Les policiers positionnés sur le boulevard triomphal ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les militants de l’opposition pourtant déterminés à manifester leur rejet du projet de la loi électorale en examen à l’Assemblée nationale.
Les usagers des routes avoisinantes sont obligés d’emprunter des détours, car le boulevard triomphal est envahi de gaz lacrymogène très nocif à la santé.
De l’autre côté, le coordonnateur du Panel des experts de la société civile dénonce la maltraitance dont a fait montre la Police nationale à l’endroit des forces politiques et sociales qui sont venues pour tenir un sit-in ce vendredi 6 mai devant le palais du peuple afin d’exiger notamment le consensus autour des réformes électorales.
« On ne peut pas diriger les gens par défis. On a le pouvoir pour la population et on doit protéger cette population. Nous n’avons pas violé la constitution en manifestant pacifiquement. Grâce à l’intervention de certains, on a libéré ceux qui ont été arrêtés, mais on a compris que la politique était de les amener dans une situation de flagrance pour les condamner. Les dirigeants de ce pays doivent savoir écouter la population », a dénoncé le Coordonnateur du Panel des experts de la société civile.
Pour cet activiste de droits de l’homme, cette manière d’agir, constitue un recul grave de la démocratie.
« Nous sommes au regret de remarquer que les gens du mouvement citoyen font une revendication pacifique conformément à la constitution, mais ceux qui étaient les chantres de liberté de manifestation hier ont envoyé les policiers pour maltraiter les gens. Il y a ceux qui sont blessés. C’est un recul grave de la démocratie. Nous leur demandons de regarder en arrière, ce qu’ils faisaient hier, et ce qu’ils peuvent réclamer demain », a ajouté le coordonnateur du panel des experts de la société civile.
Ces forces sociales et politiques réunies dans le cadre de ce qu’ils appellent ‹‹ bloc patriotique pour la nation ››, veulent obtenir des discussions consensuelles autour des réformes électorales, protester également contre la hausse de prix des denrées alimentaires, mais aussi dénoncer l’incapacité du pouvoir à restaurer la paix dans l’est du pays et désapprouver les négociations de Nairobi entre le pouvoir et les groupes armés.
Wivine Kalemba