La loi électorale, principal soubassement du rendez-vous des urnes de 2023, suscite déjà des contestations et divisions, à une année du scrutin. Il y a donc risque de tomber dans les scénarii de 2006, 2011 et 2018 où les résultats ont été contestés par la classe politique et la société civile.
Pourtant, l’objectif principal du G13, en modifiant cette loi électorale, était d’éliminer les germes de conflit pour avoir les meilleures élections en 2023. Mais voilà que la même loi modifiée divise, au lieu d’unir la classe politique congolaise.
Ce qui pousse à dire la voie est déjà ouverte pour la contestation des résultats des élections législatives et présidentielle de 2023. Pour cause, la loi électorale modifiée a perdu, selon le G13 qui en est l’initiateur, toute sa substance, au niveau de la commission parlementaire.
‹‹ Aujourd’hui s’il lui était donné de ressusciter, Henri Thomas Lokondo ne reconnaîtrait pas sa proposition de loi ››, avait laissé entendre un député national du Grand Équateur, membre d’ailleurs de l’Union sacrée de la Nation. Ce dernier a démontré noir sur blanc que les réformes voulues par le peuple congolais ont été élaguées. C’est notamment, la publication, bureau de vote par bureau de vote, des résultats de la présidentielle et des législatives nationales. Mais aussi, le fait de ne pas aligner des membres de sa famille biologique comme suppléants, ou encore se réserver de donner des cadeaux aux électeurs pendant la période de la campagne électorale.
‹‹ Pour beaucoup, Il est inadmissible de préparer le lit pour un candidat qui a fait preuve d’une incompétence notoire à la sommité du pays ››, a déclaré, quant à lui, un membre de G13 qui a claqué la porte concernant la poursuite des travaux relatifs à ce projet de loi. Outre le G13 qui a quitté la salle, il y a également la coalition Lamuka et le Front commun pour le Congo fidèle à Joseph Kabila.
Pendant ce temps, le président de la Chambre basse, Christophe Mboso, rappelle le G13 que lorsqu’une proposition de loi arrive au niveau de la commission, elle devient une propriété de l’Assemblée nationale, et la plénière décide en dernier ressort sur les amendements à apporter.
De son côté, au cours d’un déjeuner avec la presse le lundi 16 mai 2022 à Kinshasa, le numéro 1 de la Centrale électorale a fait savoir que comme en 2018, les congolais voteront avec la machine à voter aux élections de 2023.
Denis Kadima a réaffirmé la ferme détermination de la CENI à tenir les élections dans le délai. Toutefois, il a déploré le financement tardif de son institution chaque mois. En lieu et place, il a sollicité, pour plus d’efficacité, un financement trimestriel.
Répondant aux revendications du G13, Denis Kadima a rassuré l’assistance que la publication des résultats se fera bureau par bureau.
Jusque-là, l’opposition continue à réclamer des discussions en dehors des institutions afin d’avoir des réformes véritablement consensuelles.
Steven Muhindo