Au moins 37.000 personnes ont fui leurs maisons et villages depuis le début des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour échapper ainsi les affrontements entre l’armée et les rebelles du M23. Selon le Comité international de secours (IRC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), près de 11.000 personnes ont fui leurs villages dans le territoire de Nyiragongo, environ 26.000 dans celui de Rutshuru. Les déplacés ont trouvé refuge dans des églises et des écoles et ces derniers « ont un besoin urgent d’assistance humanitaire ».
Depuis le 22 mai, les affrontements ont repris dans le territoire de Rutshuru, théâtre habituel des combats avec le M23, et se sont étendus au territoire voisin de Nyiragongo, plus proche de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, rappellent les ONG dans un communiqué.
« Des milliers de familles ont été contraintes de fuir cette nouvelle vague de violence. Certaines ont dû marcher sur plus de 20 km pour arriver dans les faubourgs de Goma et d’autres seraient en route », déclare dans ce texte Caitlin Brady, directrice du NRC en RDC, citée par le média en ligne Libre Afrique.
D’après Adama Coulibaly, pour l’IRC, la nécessité d’assurer la protection des équipes humanitaires intervenant sur le terrain s’avère indispensable. Celui-ci a démontré que les combats ont diminué d’intensité jeudi mais, dit-il, « la situation demeure incertaine ».
Mercredi, le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) chiffrait déjà à 26.000 le nombre de nouveaux déplacés dans ce secteur du Nord-Kivu frontalier du Rwanda et de l’Ouganda. Quelque 1.500 avaient alors trouvé refuge en Ouganda, rejoignant environ 19.000 autres qui y étaient déjà depuis de précédents affrontements, en mars.
Ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013 par les forces armées de RDC (FARDC), le M23, pour mouvement du 23 mars, est réapparu en fin d’année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.
La RDC accuse de nouveau le Rwanda de soutenir ces rebelles, ce que Kigali a encore une fois démenti jeudi.
Face à cette situation, la Belgique appelle à une « désescalade urgente » dans les combats FARDC/M23 dans l’Est du pays. Dans un communiqué rendu public le vendredi 27 mai, la Belgique condamne la reprise des violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et en particulier les attaques du groupe M23 contre les Forces armées congolaises (FARDC) et contre les Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).
La Belgique démontre que dans ces combats, ce sont toujours les populations civiles qui sont les premières victimes. La protection des civils est un impératif dans les conflits armés et prendre des civils pour cible est contraire au droit international.
Steven Muhindo