On a la fâcheuse tendance à établir une comparaison entre les pays industrialisés et les pays sous-développés ou en voie de développement en ne se fondant, pour la plupart du temps que sur les critères quantitatifs comme le produit intérieur brut (PIB) ou le produit national brut (PNB), facteurs clés qui déterminent à la fois le niveau et la qualité de vie de la population.
Ce qui est en partie vrai d’autant que ce qui caractérise ces économies sous-développées, c’est une « agriculture prédominante mais peu productive, industrialisation inexistante ou faible, importance du chômage et du sous-emploi, extraversion de l’économie, faiblesse du niveau de vie pour la plus grande partie de la population. » Mais la réalité est peut-être ailleurs
En effet, il faut souligner que les pays, aujourd’hui, développés ne sont pas parvenus à ce stade d’évolution du jour au lendemain. Ces pays n’ont pas atteint ce niveau d’industrialisation et de consommation élevé sans coup férir. On devrait plutôt voir dans cette performance les efforts inlassables visant à faire de l’éducation et la formation les piliers de la production. Gustave le Bon disait que celui qui est maître de l’éducation peut changer la face du monde »
Selon la version du Larousse en ligne, le terme éducation peut se définir comme la « Formation de quelqu’un dans tel ou tel domaine d’activité; ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales acquises dans ce domaine par quelqu’un, par un groupe» (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/education/27867)
En réalité, si l’homme a instamment besoin d’éducation, c’est pour lui permettre d’« exprimer son potentiel d’humanité » car « sans éducation, l’homme ne peut communiquer, apprendre, avoir des connaissances. Ainsi, sans éducation, l’homme est condamné à rester ignorant, dans l’obscurité intellectuelle. » Toutefois, l’éducation est un puissant instrument pour réduire la pauvreté, améliorer la santé et le bien-être social, et ainsi poser les bases d’une croissance économique solide et durable. C’est également un facteur essentiel dans la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes et la promotion du développement social, surtout lorsque les mesures de soutien ciblent les filles. Et en le faisant, elle assure une plus grande égalité des chances entre les deux sexes en fondant les différences sociales sur le seul mérite et non le sexe.
Selon le Global Partnership, l’éducation est l’un des investissements les plus importants qu’un pays puisse faire pour son avenir (https://www.globalpartnership.org/fr/benefits-of-education). A ce titre, elle demeure un puissant facteur de changement car elle contribue à l’amélioration de la santé et les moyens de subsistance, contribue à la stabilité sociale et stimule la croissance économique à long terme.
Selon A. Sen et J. Rawls, l’éducation, partant son support l’école, en créant et à accroître, chez les individus le respect d’eux-mêmes, contribue à renforcer leur autonomie et à garantir la cohésion sociale (https://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2005-4-page-29.htm).
Pour cela, souligne Sen, l’éducation est une condition nécessaire du développement économique.
Ceci étant, il est grand temps d’investir davantage dans ce secteur mais il ne s’agit pas d’éduquer pour éduquer, il faut veiller à ce que ce soit une éducation de qualité si on veut avoir les meilleurs rendements et retours sur investissements (RSI) en termes de bénéfices individuels, sociaux et développementaux.
En clair, il faudrait disposer des équipements adaptés et appropriés sans mentionner des enseignants à la fois efficaces et motivés, prêts à se sacrifier pour leur mission d’agents de développement. Le célèbre philosophe allemand, Emmanuel Kant affirmait que l’homme est la seule créature qui doive être éduquée encore faut-il trouver de bons éducateurs.
Comme on le voit, l’éducation demeure le socle du développement économique car en enrichissant les individus et en accélérant le progrès technique, elle contribue à l’épanouissement personnel en favorisant l’intégration sociale et professionnelle. Pour cette raison donc elle doit être prise très au sérieux.
Kouame Rémi Oussou