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RDC : que retenir de l’audition de Jean-Marc Kabund

Auditionné jeudi au Parquet général près la Cour de cassation, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, leader et président de l’Alliance pour le changement (A.Ch), est rentré chez lui dans la soirée, en homme libre, après environ quatre heures d’audition. Si l’ancien président a.i de l’UDPS a réussi à déjouer tous les pronostics car selon toutes les indiscrétions, on le voyait déjà sur la route de la prison centrale de Makala. Le « maître-nageur » comme ses sympathisants aiment l’appeler, est sorti indemne de ce premier acte. Le rendez-vous prochain, est prévu pour le mardi 2 août. Ce qui reste donc un suspense pour ses membres !

Peu avant son arrivée à l’immeuble de la CNSS qui abrite l’office du Parquet général près la Cour de cassation, Jean-Marc Kabund a été surpris d’un mouvement des conducteurs de motos-taxis qui s’était observé sur le boulevard du 30 juin. Ces derniers attendaient aller soutenir leur leader invité par le procureur général près la Cour de Cassation. La police a sur place tiré des coups de feu en l’air pour les disperser.

À l’issue de cette audience à huis-clos, rien de grave sera réservé à Jean-Marc Kabund d’autant plus qu’au rendez-vous du 02 Août, aucune autre loi sera dite, car d’après l’esprit de la constitution, un député en cours de mandat ne peut être mis sous mandat de dépôt, la jurisprudence Ewanga faisant foi.

L’histoire rappelle que ce dernier, alors député élu de Mbandaka, avait été condamné jadis pour des faits similaires sous le régime du président Joseph Kabila. Incarcéré à la prison centrale de Makala, ses conseils avaient démontré à la Cour ‹‹ qu’un parlementaire ne pouvait qu’être assigné à résidence, même si la levée de ses immunités parlementaires est effective ››. Ils avaient obtenu gain de cause : Jean-Bertrand Ewanga fut transféré en résidence surveillée à l’hôtel Invest.

Poursuivi pour outrage envers le Chef de l’Etat et des propos de nature à démobiliser les forces armées, Jean Marc Kabund-a-Kabund est aujourd’hui un cas à part. Et pour cause, ses fonctions antérieures tant au parti (UDPS) qu’à l’Assemblée nationale en font un dépositaire de certaines vérités qu’il ne serait pas sage d’étaler sur la place publique. Ses affirmations sur des jets bourrés de millions de dollars US à destination des paradis fiscaux semblent focaliser toutes les attentions, plus que les accusations d’incompétence et de penchants du Chef de l’Etat pour la jouissance. C’est à la prochaine audience, que les congolais seront fixés sur le sort du président du parti Alliance pour le Changement.

Robert Kamunga

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