Une attaque de miliciens contre un village d’Ituri, dans le nord-est de la RD Congo, a fait 17 morts vendredi, a annoncé un responsable de la société civile locale. L’armée et l’administrateur du territoire concerné n’étaient pas en mesure en début de soirée de confirmer ce bilan.
Selon Jules Uwechi, président de la société civile de Mbidjo, des miliciens Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) ont fait irruption en début de matinée dans ce village du territoire de Djugu.
« Ils ont tiré des coups de feu, incendié des maisons et pillé des biens des habitants… Moi-même je me suis sauvé de justesse », a déclaré M. Uwechi, interrogé depuis Bunia, chef-lieu de la province.
« A notre retour, nous avons trouvé 17 personnes tuées – sept femmes, huit hommes et deux enfants », a-t-il ajouté, précisant que 11 corps avaient été enterrés dans une fosse commune et les autres récupérés par leurs familles.
Dans ce village, a encore indiqué M. Uwechi, « il n’y a pas de militaires, il n’y a eu aucune intervention contre ces miliciens » qui, après leur attaque, sont repartis vers leur bastion, situé à 10 km de là.
La milice Codeco, un groupe armé structuré autour d’une secte religieuse, prétend défendre les intérêts des Lendu, une des communautés de la province aurifère d’Ituri, contre la communauté rivale Hema et contre les forces de sécurité.
Cette milice est considérée comme l’un des groupes les plus meurtriers de l’Est congolais. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s’attaquent également aux déplacés et à des humanitaires.
L’Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis mai 2021. Cette mesure exceptionnelle n’a jusqu’à présent pas réussi à stopper les tueries et les attaques contre les civils.
Steven Muhindo