Au moins trente personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans de nouvelles violences impliquant deux communautés de l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC), les Teke et les Yaka, qui se disputent des taxes et des terres, ont indiqué des sources locales.
‹‹ Il y a eu affrontement entre les deux tribus Yaka et Teke, le bilan est de 31 morts parmi lesquels figure le chef du village de Fadiaka », a indiqué Martin Suta, le vice-président de la société civile de Kwamouth, une ville de la province de Mai-Ndombe située à environ 200 kilomètres au nord-est de Kinshasa, interrogé par plusieurs médias.au
Le bilan des affrontements de cette nouvelle attaque pourrait être plus lourd déclare le député national élu de Kwamouth, Guy Musomo, qui a avancé le chiffre d’au moins 35 morts.
« Il y a eu beaucoup de morts à Fadiaka entre autres le chef coutumier qu’on a décapité, 35 personnes tuées. Ces gens-là sont venus des forêts environnantes, ils ont commis des massacres, il y a des enfants qu’on a tués, des femmes et on a saboté tout le village », a déclaré Guy Musomo.
Ce conflit interethnique, causé par des différends sur les redevances coutumières à verser aux autorités locales issues de la communauté Teke – qui s’estime première occupante des lieux aux Yaka, non-originaires de la région, dure depuis près de deux mois.
Déjà, près de 70 personnes, dont des militaires et des policiers ont été tuées dans ces affrontements et des centaines de maisons ont également été incendiées. Les provinces voisines du Kwango et Kwilu ont accueilli respectivement plus de 18.000 et plus de 4.000 déplacés fuyant les affrontements entre les Teke et les Yaka.
La société civile de la province du Kwango a pour sa part enregistré plus de 280 enfants non accompagnés déplacés venus de Kwamouth. Ils sont arrivés dans la localité de Mongata, sans leurs parents ou sans tout autre membre de leur famille.
« Ces enfants traversent des situations difficiles. Psychiquement, ils déplorent l’absence de leurs parents biologiques. Et pour survivre, ça pose un sérieux problème. Ils n’ont rien à manger, à se vêtir et manquent là où dormir », a indiqué le président de la société civile du Kwango, Lucien Lufutu, à Radio Okapi.
Rappelons que a province du Mai-Ndombe a déjà été le théâtre de conflits communautaires fin décembre 2018 dans le territoire de Yumbi. Les violences qui avaient opposé des membres des ethnies Ntende et Nunu avaient causé la mort d’au moins 500 personnes, selon l’ONU.
Steven Muhindo