Près de 20.000 personnes ont fui les récentes violences dans le Maï-Ndombe. Explication des origines de tensions entre deux communautés qui ont déjà fait plusieurs morts depuis aout.
20.000 personnes, parmi lesquelles 285 enfants non accompagnés ont fui de récents affrontements dans la province de Mai- Ndombe située dans l’ouest du pays. Ces affrontements impliquent depuis plusieurs jours, les communautés Teke et Yaka. Plus de 40 personnes ont été tuées et plus de 200 maisons incendiées.
Indigènes et allogènes
Début août, les membres des communautés Teke et Yaka se sont affrontés à l’arme blanche, notamment dans la cité de Kwamouth, à une centaine de kilomètres de la capitale, Kinshasa.
Les Teke se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d’environ 200 kilomètres où les Yaka sont venus s’installer après.
Pour Fidèle Lizorongo, membre de la société civile de la province de Maï-Ndombe, contacté par la Voix de l’Amérique, le recours à la justice aurait été plus efficace que le recours à la force.
Tout part de mesurettes de maïs
Cohabitation pacifique
« Lorsque nous sommes allés à Kwamouth avec la délégation gouvernementale, raconte Guy Mosomo, dans le groupe que nous avons reçu, ils nous ont tous dit qu’ils ne comprenaient pas la situation parce que les Teke et les Yaka ont toujours vécu ensemble, il y a eu des mariages entre les deux communautés. Mais le fait que certains prennent des armes pour s’attaquer aux Teke, ils ne le comprennent pas. La situation s’est enlisée à un moment mais maintenant il y a une certaine stabilité parce que les auteurs des massacres sont en train d’être arrêtés. Aujourd’hui par exemple, on en a arrêté quelques uns vers le village Mibe, ils sont à la police de Mashambio. »
Faire agir les autorités centrales
Sur place, Rita Bola, fraîchement élue gouverneure, revient au micro de la DW sur les problèmes auxquels elle a dû faire face depuis sa prise de fonction :
« Pour moi la première des choses c’était d’entendre les vraies causes et de faire agir le gouvernement central. Nous ne sommes ni la police ni l’armée. Politiquement, nous venons rétablir la paix pour qu’elle puisse perdurer. A l’heure actuelle, les gens sont en train de retourner dans leurs villages. Personnellement, je suis allée les rassurer. Il y a des vivres qui sont venus du gouvernement central et nous aussi au niveau de la province, nous avons contribué en donnant plusieurs centaines de tôles pour que ceux dont les maisons ont été brûlées puissent y retourner. «
Rappelons que le dimanche 11 septembre 2022, les autorités traditionnelles de la province du Kongo-Central ont appelé les Teke et les Yaka à faire la paix pour calmer les tensions qui prévalent à Kwamouth.
Steven Muhindo et Robert Kamunga