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Kasaï -Oriental : décès maternels, la CPN parmi les mesures préconisées pour réduire les risques

Le 05 mai de chaque année, l’humanité toute entière célèbre la journée mondiale de la sage femme. À chaque commémoration, les experts se réunissent pour réfléchir sur comment lutter contre les décès lors de l’accouchement, d’autant plus que le constat fait sur le terrain par notre rédaction laisse à désirer.

Malgré des séances de sensibilisations, certaines femmes continuent à mourir en donnant naissance. D’après les statistiques faites par la Division de la Santé, une femme sur 5 ne respecte pas la Consultation Prénatale d’où, la nécessité de sensibiliser d’avantage ces dernières pour réduire les décès.

Être au service des bébés et de leurs mères, c’est le travail de Antho Yowa Mukuna, l’une des sages femmes au sein de la maternité de l’hôpital Kansele. La soixantaine révolue, elle a consacré toute sa jeunesse au service des femmes qui s’accouchent en les aidant à donner naissance sans risques, c’est ce qu’on appelle dans leur milieu « sauvé des vies ». Surprise en plein travail de préparation de deux femmes prêtent à s’accoucher, Antho Yowa Mukuna explique que ce genre d’exercices lui sont familiers, car elle arrive à les aider à mieux s’accoucher, puis faire le suivi post-partum et donner des conseils.

Ci-dessous, l’intégralité de son interview

Madame Antho Yowa Mukuna bonjour, vous êtes sage femme ici à l’hôpital Kansele. Quel est vôtre quotidien ?

Antho YOWA : En tant que sage femme, lorsque une femme vient pour s’accoucher, la première de choses, nous l’accueillons chaleureusement et nous la dirigeons en salle de travail, nous prenons toute les dispositions, nous étudions les paramètres avant l’accouchement, nous prélevons tout d’abord le BCF(battement du cœur féotal), nous prélevons les contractions utérines, et c’est après chaque 10 minutes qu’on compte combien des contractions, la durée par seconde et tout en la surveillant.

Qu’est ce qui vous a motivé de devenir sage femme ?

Antho YOWA : J’ai choisi ce métier dans le but de sauver les vies des enfants, encadrer les jeunes adolescentes et toutes les femmes en âge de procréer. Je lutte contre la mortalité maternelle et infantine, et ces sont les décès des enfants et de leurs mères qui m’ont beaucoup plus poussés à suivre ce métier. Nous avons un slogan : « une femme ne peut pas mourir en donnant naissance ou un enfant ne peut pas mourir en venant au monde ».

Quels sont les risques que vous avez déjà eu à rencontrer dans ce métier ?

Antho YOWA : Notre métier ne manque pas des risques, mais la première de choses que nous sages femmes faisions, c’est de réduire ces risques là, et comment ? Je vais illustrer par une petite histoire. Je me rappelle une fois où j’étais devant un cas très compliqué, une femme qui était venue pour s’accoucher avait trop des complications, et moi à mon niveau il fallait que je sauve les vies de ces deux personnes là, j’étais dans l’obligation de casser la clavicule du nouveau né pour permettre une bonne sortie, c’était un très grand risque car je n’avais même pas signalé à la maman que j’allais faire ça à son bébé et lorsque l’enfant est sorti nous lui avons placé des plâtres et Dieu merci ça été un succès.

Que faites-vous en cas d’un accouchement compliqué ?

Antho Yowa : En cas d’un accouchement compliqué, je collabore avec le médecin et je me réfère à lui qu’en cas d’extrême urgence c’est-à-dire, lorsque j’échoue et que la vie de la mère et son bébé sont en danger.

Alors, quelles sont les causes des décès chez les femmes lors de l’accouchement ?

Antho Yowa : Les causes sont nombreuses, mais la principale c’est l’hémorragie post accouchement.

Quel conseil vous donnez aux femmes ? et quel message vous lancez aux autorités ?

Antho YOWA :Que toute femme enceinte puisse suivre la consultation prénatale (CPN), car elle est un moyen sûr pour prévenir les décès maternels et Infantines. À travers la CPN, nous pouvons poser des diagnostics précoces avant l’accouchement pour savoir comment se porte l’enfant, tout en faisant des examens et à travers ces derniers que nous pouvons découvrir quelles sont les grossesses à hauts risques.
Aux autorités politico administratives, nous leur demandons de rendre la CPN obligatoire afin de réduire les mortalités maternelles.

Madame Antho Yowa nous vous disons merci.

Antho YOWA : c’est moi qui vous remercie.

Marie Jeanne MUPELA à Mbuji-mayi

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