Dans une déclaration faite ce lundi 28 novembre, le prix Nobel de la paix évoque la situation humanitaire déjà dégradante suite aux exactions commises par les rebelles du M23. Jusqu’à ce jour, le nombre de déplacés internes est évalué à presque 6 millions de personnes.
Depuis plusieurs années dit Denis Mukwege, la population locale vit dans la peur et est à nouveau acculée à prendre de l’exil pour fuir la violence. Des femmes sont obligées d’accoucher dans des conditions dramatiques le long des routes, d’autres sont enlevées et violées collectivement par des éléments en uniforme. Toutes ces exactions sont commises dans la violation grave et généralisée des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Tout en saluant les efforts de l’Angola visant à taire les armes dans le Nord-Kivu, Denis Mukwege regrette par ailleurs le non respect par le M23, du communiqué final du Mini-sommet sur la paix et la sécurité dans la région Est de la RDC.
Le congolais prix Nobel de la paix se dit surpris de constater que les armes mises à la disposition de la force de la Monusco, soient moins performantes que celles du M23. C’est dans ce cadre et face à cette situation, qu’il est dit-il, ‹‹ urgent que la chaîne d’approvisionnement en armes et munitions soit établie et que les pays impliqués arrivent à subir la rigueur des sanctions telles qu’elles sont prévues dans la résolution 2641 des Nations Unies ››.
‹‹ Il est impératif que les États qui fournissent des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sanctionnés. En outre, que toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs doit impérativement cesser si l’on veut créer les conditions propices à la désescalade ››, lit-on également dans cette déclaration signée par le Dr Denis Mukwege.
L’homme qui répare les femmes en dépit de son souhait sur la mise en œuvre du régime de sanctions, appelle les Nations Unies à prendre des décisions fortes d’implantation de ses propres résolutions et que les pays influents dans cette crise qui sévit à l’Est de la RDC, à ne plus soutenir les États qui alimentent la violence et la désolation.
Bref a-t-il renchérit, ‹‹ il est temps que le monde ouvre les yeux sur ces atrocités, que le droit international s’applique et que les responsables rendent des comptes pour mettre fin à la tragédie congolaise ››.
Ben AKILI