L’Office de Voiries et Drainages (OVD) a résilié ce mercredi 11 janvier, le contrat avec l’entreprise chinoise Crec 7 qui avait la charge d’exécuter le projet Tshilejelu à Mbujimayi, au Kasaï-Oriental.
L’annonce a été faite par Martin Tshipama, Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’OVD, qui a demontré que c’est la lenteur dans l’exécution des travaux est à la base décision.
« Le Président de la République a pris la décision dans le cadre du Projet Tshilejelu de résilier le contrat qui nous liait à CREC 7. Ils ont reçu la lettre, on leur retire tout ce qu’ils avaient dans le cadre de ce Projet, et nous allons trouver une autre entreprise pour prendre les choses en mains. Nous avons déjà beaucoup de demandes. Cette fois-ci, nous voulons designer une entreprise qui a un équipement, des engins routiers, et qui a des disponibilités déjà ici à Mbuji-Mayi, surtout en ce qui concerne Mbuji-Mayi et Kananga mêmement », a laissé entendre Martin Tshipama.
Le patron de l’OVD s’est également dit indigné de voir qu’à Mwene-Ditu, dans la province de Lomami, seulement 600 sur 5 mille mètres de route ont été réhabilités. D’où, il fallait à priori prendre cette décision pour faire avancer les travaux, d’autant que la population dans cette partie du pays espère en ce projet qui vise à réhabiliter plus la voirie.
Alors que lors de son passage dans cette province, le Président Félix Tshisekedi avait promis la prison aux présumés détourneurs des fonds destinés à ce projet. Le constat s’était avéré accablant et il s’était publiquement alarmé du retard pris par les chantiers.
« Je suis venu pour voir de mes propres yeux s’ils ont travaillé réellement ou pas. S’ils n’ont pas travaillé, ils me doivent des explications pertinentes, dans le cas contraire, ils iront en prison », avait menacé Félix Tshisekedi devant la population à Kabinda.
Qu’est ce qui a bloqué l’avancement des travaux
Cette question reste pendante sur les lèvres des plusieurs personnes. Mais nous référant à une note technique de l’inspection générale de Finances évoquée par Jeune afrique, plusieurs raisons étaient avancées pour justifier ce fiasco. Selon l’IGF, il existait tout d’abord un décalage entre le coût du projet présenté au Chef de l’État et son montant réel et « Incapacité technique » de la société chinoise Crec 7 sollicitée pour le projet Tshilejelu, de déployer les équipements et matériaux adaptés au projet .
La désolation de la population
Ce projet-pilote dénommé « Tshijelelu » ne traduit pas la vision du Président qui devrait s’orienter vers le développement des infrastructures et l’amélioration de la qualité de vie de ses concitoyens. Depuis le lancement de ces travaux à Kinshasa, dans l’espace Grand-Kasaï, c’est de l’incertitude qui plane toujours.
‹‹ Sommes-nous une province maudite ou bien c’est juste une volonté de saboter les actions du Président de la République. Aujourd’hui vous constatez qu’il y a un exode massif de la population est Kasaïenne vers l’espace Katanga, c’est parce-que rien ne marche chez nous. Pas d’entreprises pour nous engager, pas d’infrastructures routières de qualité, l’accès à l’eau potable est un véritable casse-tête, l’électricité n’existe cependant pas chez nous. Ceci nous pousse à dire que Félix Tshisekedi qui bientôt va terminer son premier mandat, n’a pas su relever les défis sociaux de la population ››, a déclaré un activiste de défense des droits humains basé à Mbuji-Mayi.
Ce qu’il faut retenir du Projet « Tshilejelu »
Selon sa fiche technique présenté par le directeur général de l’Office de voiries et drainages (OVD), ce projet pilote, concernait l’ensemble de la République et devrait s’exécuter sur plusieurs phases.
Le coût total du contrat financé par le Gouvernement congolais c’est qui est d’ailleurs important de le souligner, tel que conclu en septembre 2020, est estimé à 138 millions USD. D’après le DG de l’OVD, le montage financier a été effectué avec le concours de la Banque UBA qui a facilité l’obtention d’une ligne de crédit dans le cadre du partenariat public privé. La durée des travaux était de vingt-huit mois pour Kinshasa et de trente-six mois pour l’Espace Grand Kasaï.
Selon la répartition, 39.72 kms de voiries de la ville-province de Kinshasa étaient concernés par le projet qui, dans sa phase initiale, englobe également l’Espace Grand Kasaï (101,77 Km) avec, à la clé, quelques villes et territoires ciblés, en l’occurrence Mbuji Mayi (25,32 Km), Kabinda (10,5 Km), Lusambo (10 Km), Kananga (35 Km), Mweneditu (5,5 km) et Tshikapa (15,39 Km).
Lancé le 17 mars 2021 par le président de la République, Félix Tshisekedi, le projet pilote dit « Tshilejelu », qui prévoyait la réhabilitation et la modernisation de plusieurs kilomètres de routes et quelques infrastructures de base à travers le pays, peine toujours à se faire sentir sur le terrain.
Robert KAMUNGA
