back to top

Nord-Kivu : les rebelles du M23 toujours à l’offensive malgré les appels à déposer les armes

Les combats se sont intensifiés dans le Masisi, territoire du nord-ouest de Goma, où le M23 s’était emparé le 23 février de la cité de Mushaki rapportent les sources locales.

Les rebelles du M23, censés amorcer le 28 février un retrait de leurs positions selon un nouveau calendrier adopté il y a dix jours à Addis-Abeba, se sont emparés dimanche 26 février de villages supplémentaires dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources proches.

Par ailleurs, signalons que trois enfants ont été tués et cinq autres blessés en fin de semaine par les explosions d’engins abandonnés sur les champs de bataille entre cette rébellion et l’armée congolaise.

Selon des habitants, les combats se sont intensifiés dans le Masisi, territoire du nord-ouest de Goma, où le M23 s’était emparé jeudi 23 février de la cité de Mushaki, à une trentaine de kilomètres de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le M23 contrôle Mushaki-Centre « mais n’a pas avancé (…) car nous sommes là », a assuré une source militaire.

Plus au nord dans le même territoire, vers Mweso, « les rebelles ont pris le contrôle [des villages] de Busumba, Gashungo, Rugongwe », a décrit un responsable administratif. « Il y a eu des combats. Plusieurs collines sont dans les mains du M23. La population s’enfuit », a témoigné un représentant de la société civile.

La rébellion majoritairement tutsi du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021 et s’est emparée depuis de vastes pans de territoire du Nord-Kivu. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l’ONU, bien que Kigali s’en défende.

Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées, sans succès jusqu’à présent. Un mini-sommet organisé en novembre 2022 à Luanda avait notamment ordonné un retrait du M23 de ses positions, ce qui n’a pas eu lieu. Le 17 février à Addis-Abeba, les dirigeants d’Afrique de l’Est ont adopté un nouveau calendrier, prévoyant un « retrait de tous les groupes armés » d’ici au 30 mars.

Samedi soir devant la presse, le ministre congolais des affaires étrangères, Christophe Lutundula, a détaillé les étapes de ce retrait échelonné sur trente jours. « La première phase commence le 28 février, c’est-à-dire mardi », a-t-il souligné.

Les explosions d’engins dont ont été victimes des enfants ont eu lieu dans le Rutshuru, au nord de Goma. Vendredi, six enfants cherchaient du bois, à Rangira, quand ils ont trouvé un obus non explosé, a expliqué Ambroise Byamungu, secrétaire de la localité. Ils ont « commencé à jouer » avec l’engin, qui a explosé. Un enfant est mort, les cinq autres ont été blessés et sont toujours hospitalisés.

Le lendemain, à une soixantaine de kilomètres de là, deux enfants qui gardaient des chèvres près d’une ancienne position de l’armée, vers Bambo, ont trouvé une grenade. « Pensant que c’était un avocat, ils l’ont ramassée », a indiqué une source hospitalière. La grenade a explosé, les deux enfants sont morts.

AFP via Surveillance.cd

Sur le même sujet

RDC : relance du Projet de construction du Pont-Route-Rails entre Kinshasa et Brazzaville, l’ACAJ dénonce une capitulation éhontée de la RDC à sa souveraineté...

Le mercredi 15 janvier dernier, la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, avait présidé une réunion stratégique avec les délégations d’experts de la RDC et...

Ituri : plus de 600 miliciens déposent les armes pour rejoindre le programme de démobilisation du gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, dont la...

Reddition de plus de 500 miliciens, environ 85 armes légères et des munitions récupérées : c'était ce mercredi 15 janvier 2025 à Mabanga dans...

Tshopo : deux ans après le début du conflit intercommunautaire, la cohabitation reste difficile entre les communautés

Au moins 303 civils ont été victimes des graves violations et atteintes aux droits de l’homme dans le cadre du conflit intercommunautaire opposant les...

RDC : sous l’assaut d’une diabolisation, Aimée Nsanga se bat pour sa concession minière

Récemment, le nom d’Aimée Nsanga est au centre d'une tempête médiatique, alors qu'elle se bas pour garder sa concession minière. En tant que femme...

Lubumbashi : Justicia Asbl condamne l’enlèvement de John Mbangu, cadre du Parti Ensemble pour la République

Dans un communiqué rendu public, Justicia Asbl, une organisation de promotion et de protection des droits de l’homme, se dit inquiète de la dégradation...

Goma : 113 déplacés de guerre atteints du VIH/SIDA

C'est une nouvelle inquiétante, 113 nouveaux cas des malades atteints du VIH Sida viennent d'être identifiés dans les sites des déplacés à Goma et...

Articles récents