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Kinshasa : le métier « Maman bipupula », un moyen pour certaines femmes de nourrir leur foyer

Si pour certains le fait d’être “Maman bipupula” est un vil métier honteux qui ne vaut pas la peine d’être exercé, pour d’autres, c’est un véritable gagne-pain, un moyen par lequel certaines femmes sans emplois arrivent à faire bouillir leur marmite tant soit peu et scolarisent leurs enfants.

Le constat est fait au port Apollo à Kingabwa, dans la commune de Limete à Kinshasa.

Henriette Mukengela est une sexagénaire mère de 6 enfants dont un handicapé. Elle habite Mikondo dans la commune de la N’Sele, elle a perdu son mari depuis 2007. N’ayant pas des revenus et ne sachant pas à quel saint se vouer ; elle décide de devenir “Maman bipupula”.

“Je suis une vielle, je sors chaque jour à 5 heures du matin pour me rendre ici dans ce port (Apollo) à Limete afin de trouver de quoi manger mais il y a aussi de jour où je rentre chez moi mains bredouilles, ce travail ne correspond pas à mon âge. Je le fais à cause de la souffrance et parce que je suis veuve donc je n’ai personne qui puisse m’aider à sortir de cette situation, je suis obligée de continuer à le faire pour nourrir mes enfants et subvenir à leurs besoins”, s’est-elle confiée à la rédaction de Surveillance.cd.

“Maman bipupula” c’est cette activité qui consiste à tamiser et partager le sac de maïs ou encore des cossettes de manioc en faveur de deux commerçants associés. En contre partie, la femme qui procède à ce service bénéficie de quelques mesurettes de manioc soit encore du maïs, dont le coût revient à plus ou moins 20.000 francs congolais soit l’équivalent de 10 dollars américains.

“Quand ils achètent un sac de maïs, je le tamise et le partage pour eux enfin de compte ils me donnent l’équivalent de deux mesurettes de maïs (ekolo), qui est estimé à 2000 FC. Notre vie est un véritable calvaire mais on n’a pas le choix”, a-t-elle poursuivi.

Des femmes vendeuse de « Bipupula ».

Il n’y a pas de sot métier, mais il n’y a que des sottes gens dit-on. Au lieu de quémander, de voler ou de se prostituer, ces femmes ont choisi de travailler en dépit des conditions qui laissent à désirer.

Gemima Bolumbu

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