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Lualaba : Alain Kantenga, un politique aguerri au service de sa province

Alain Kantenga est l’actuelle ministre provincial de l’éducation dans la province du Lualaba. Cet homme au caractère intègre et épris de valeurs remarquables s’est depuis un temps, démarqué dans sa manière de travailler.

Élu en 2018 député provincial dans la circonscription de Mutshatsha, Alain Kantenga reste et demeure l’un des politiques rares que le Lualaba n’ait connu surtout pour ce qui est de l’esprit d’écoute. Bref, l’homme sais s’oublier pour servir les autres.

La rédaction de Surveillance.cd est allée à sa rencontre et vous propose exclusivement un entretien inédit pour comprendre son parcours qui démontre pour lui que la politique est une vocation. Toujours ombrageux, Alain Kantenga est un homme qui met son intelligence au service de la nation congolaise et comme un ministre averti qui sait où appuyer pour assouvir et défendre valablement les intérêts de sa province, pourquoi pas de son pays tout entier.

Ci-dessous, l’intégralité de l’interview.

Alain Kantenga, Ministre provincial de l’éducation.

Mr Alain Kantenga, pouvez-vous nous parler de votre parcours politique ?

Alain Kantenga : Bien, il faut dire que je n’ai pas commencé aujourd’hui la politique. J’ai commencé il y a très longtemps, déjà quand je quittais l’Université de Lubumbashi après avoir décroché mon diplôme de licence et suis rentré à Kolwezi c’était en 2006 et le pays organisait les toutes premières élections où j’avais tenté aussi ma chance. C’était ma toute première expérience de postuler aux législatives provinciales. Bien que j’avais raté, mais je n’avais pas croisé les bras. Nous avons évolué et avons continué à nous battre et vous allez vous rappeler qu’en 201, les élections présidentielles et législatives nationales ont été organisées, pas les provinciales. J’avais encore osé comme tout politique d’aller à la nationale, cette fois-là avec le CNC parti cher à l’excellence Pius Mwabilu et j’avais échoué encore. Comprenez que pour moi la politique est une passion. Alors j’ai continué à travailler le terrain jusqu’à participer aux élections de 2018 où j’étais candidat à la députation provinciale et j’ai été le meilleur élu du Territoire de Mutshatsha. Comprenez que je suis un enfant du coin, voilà pourquoi j’ai été le meilleur élu et j’ai siégé à l’Assemblée comme député et puis après le Gouverneur Richard Muyej m’avait nommé comme Ministre de l’environnement et tourisme à l’époque, où j’ai servi la province jusqu’en 2022 avant qu’il y ait réaménagement du gouvernement par madame la Vice-Gouverneur qui m’a nommé comme Ministre de l’éducation et initiation à la nouvelle citoyenneté et relation avec le parlement.

Vous avez dit que la politique est votre passion, dites-nous c’était quoi la motivation ?

Alain Kantenga : Je peux vous dire que pour moi la politique est une vocation. J’étais appelé à faire la politique. Vous allez voir que par ma formation scientifique, je suis Master. D’abord Licencié en Sciences Politiques et Administratives de l’Université de Lubumbashi, mes recherches au 3ème cycle où j’ai défendu encore mon D.A toujours en Sciences Politiques et Administratives, donc de par ma formation comprenez que j’enseigne cela et j’en rêve. Et donc, pour moi la politique vraiment, j’aime la faire une carrière.

Mr le ministère, êtes-vous fier de faire la politique au moment où l’on sait que c’est un monde sans pitié? C’est à dire où les hommes se trahissent facilement pour des intérêts mesquins.

Alain Kantenga : Il faut dire, pour moi la politique est une passion parce que j’aime servir le peuple, mais il faut comprendre que c’est un monde aussi où c’est plein d’hypocrites, plein de traîtres, des gens sont là entrain de faire la politique sans savoir pourquoi ils sont entrés dans le monde politique. Voilà pourquoi, vous voyez qu’il y a cette transhumance dont quelqu’un devient transfuge à 90 degré juste pour satisfaire son ventre. Mais vous allez aussi trouver des hommes intègres qui sont là pour vraiment servir l’État. Mais nous sommes obligés de vivre et de faire avec eux, mais pas faire comme eux, parce que nous devons garder notre ligne de conduite, notre crédibilité, parce que le monde nous observe. Le peuple nous observe et nous sommes redevables à ce peuple et nous devons être des modèles pour les autres et surtout pour la jeunesse, parce que la jeunesse d’aujourd’hui est perdue par manque de modèle politique. Alors nous, nous faisons de tout notre mieux pour être un modèle, une référence pour la jeunesse qui aimerait bien aussi se lancer dans la carrière politique.

Alain Katenga a été reconduit au sein du gouvernement provincial, c’est parce que vous êtes l’homme le plus intelligent ?

Alain Kantenga : Non, si je suis reconduis comme ministre ce n’est pas parce que je suis très intelligent, non. Mais c’est le travail. Il faut faire le travail pour lequel on a été appelé. Lorsque l’autorité place une confiance en vous, en vous confiant une responsabilité, il faut réellement arriver à assumer cette responsabilité afin de mériter davantage la confiance de la hiérarchie. C’est ça notre secret. On m’a donné le tourisme, j’ai donné le meilleur de moi-même, on m’a donné l’environnement, pour moi je n’ai rien à me vanter. Je crois que nous avons laissé des traces. Et aujourd’hui nous sommes à l’éducation, c’est juste la confiance que nous avons méritée, nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour mériter davantage la confiance de notre hiérarchie.

Envisagez-vous d’occuper d’autres fonctions à la longue ?

Alain Kantenga : Bon, vous savez que ça c’est lié à la nature humaine. Il y a ce que l’on appelle l’action de non saturation c’est à dire, l’homme n’a jamais été satisfait et peut-être que nous sommes aussi dans cette catégorie là, mais j’aime pas forcer car, chaque fois que je force ça n’arrive pas. Mais quant je suis à l’aise et que je ne dis rien ça vient de soit. C’est qui est très important pour moi c’est de servir le peuple. Je suis là où je suis c’est parce-que le peuple m’avait donné un mandat. Il m’a fait confiance et je dois travailler pour lui faire aussi confiance. Si le peuple me dit que nous te donnons une deuxième confiance cette fois-là nous te demandons pas de rester à la provinciale mais à la la nationale, je vais m’incliner à la décision de mon patron qui est le peuple. Et une fois à ce niveau là, il appartiendra à qui de droit de me placer où qu’il veut.

Beaucoup disent que vous êtes l’homme préféré de la gouverneur Masuka, est-ce vrai ?

Alain Kantenga : ohlala ! Il faut dire que le gouverneur est mon chef et il a placé confiance en moi. Pour mériter la confiance du chef il faut travailler selon sa philosophie car, je connais ce que mon chef aime. Et je sais que quand on me confie une tâche, je dois l’exécuter pour plaire et faire un rapport, là ça va et là ça ne va pas. Donc, voilà mon seul secret. Je sais que mon chef qui est madame le gouverneur, lorsqu’elle se lance sur un chemin, il faut que cela puisse aboutir et je reste dans cette philosophie.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous parler de votre secteur, l’éducation sur l’ensemble du Lualaba ?

Alain Kantenga : En soit le secteur de l’éducation, vous parlez de l’enseignement bien sûr. C’est un secteur en chantier, en terme d’infrastructures, d’équipements, de la formation et du personnel enseignant parce que le sous-secteur de l’enseignement est entrain de connaître beaucoup de réformes, alors il faudra que nous puissions nous adapter. Un chantier parce que vous entendez de gauche à droite les réclamations des professionnels de la craie qui parfois sont en grève suite au paiement. Il y a pas longtemps Kinshasa était en grève, nous en tant que province, nous essayons de tout faire pour calmer la tension. Donc, c’est un secteur en chantier, un secteur à reconstruire, à réhabiliter, à équiper là où on doit continuer à former des gens, mais de manière globale, je peux dire que nous sommes la seule province en RDC qui fait l’exception sur le plan accompagnement et encadrement des enseignants. Nous sommes la province qui à ce jour, a réussi ce processus, on aura à encourager les enseignants sur le plan sanitaire, nous sommes entrain de fournir des efforts pour tous les enseignants de la province du Lualaba soient pris en charge dans les différents centres hospitaliers de l’État. Nous sommes aussi la seule province aujourd’hui qui est entrain de payer les nouvelles unités avec la gratuité de l’enseignement, il y a des effets induits de la gratuité, par exemple une salle de classe de 1ère primaire qui a 200 élèves, ce sont les effets de la gratuité alors un enseignant ne peut pas encadrer tous ces élèves, il faut éclater cette classe en 3 ou 4, alors les autres là ne sont pas payés par l’État congolais, mais nous sommes la seule province qui a déjà commencé à payer. Ce n’est pas une utopie, mais une réalité sur l’ensemble de la province du Lualaba, Kolwezi, Lualaba 1et 2 c’est à dire, dans tous les 5 territoires nous avons payé et nous continuons à le faire. Et nous sommes la seule province qui construit beaucoup d’écoles, bien que beaucoup restent à faire. C’est vrai vous irez à gauche et à droite vous trouverez des écoles en paille et les enfants sont assis à même le sol, oui, ça ce sont les défis qu’on doit relever. Nous avons des défis à relever, nous avons tout un plan, je crois qu’on va y arriver.

Êtes-vous satisfait du travail réalisé jusque-là ?

Alain Kantenga : Oui, je suis satisfait parce que, du moins ce que je fais au regard de ce qui a été prévu dans le budget, je me frotte les mains, nous sommes en cours du mandat avant qu’on soit en décembre je serais totalement satisfait.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que l’équipe actuelle travaille contre la confiance du Chef de l’Éta au Lualaba ?

Alain Kantenga : Ceux-là qui disent ça sont les ennemis de la province du Lualaba, genre qu’ils n’ont pas peut être des yeux et je leur demande de mettre de lunettes claires. Nous sommes la seule province, je le dis bien sans se taper sur la poitrine, nous sommes la seule province qui travaille et reste focalisée sur la vision du Chef de l’État et que ce soit au niveau du Gouvernorat, gouvernement provincial, les rues, les communes, les secteurs, vous allez voir que nous sommes sur la vision du Chef de l’État. Et nous, au gouvernement provincial du Lualaba, je crois que ça été dit par madame le gouverneur que l’année 2023 sera une année des inaugurations et c’est le Chef de l’État lui-même qui va inaugurer. Donc, je vous dis que nous sommes dans sa vision, d’ici là le Chef de l’État sera ici et fera des navettes Lualaba-Kinshasa jusqu’au mois de décembre lorsque nous irons aux élections. C’est pour vous dire que nous sommes entrain de travailler, nous restons dans la vision du Chef de l’État.

Que pensez-vous dire de ce qu’on ne vous a pas posé comme question ?

Alain Kantenga : Il faut dire que vous avez posé toutes les questions, mais peut-être savoir si j’ai déjà été dans le Lualaba profond, vous risquez de croire que je suis ministre seulement de Kolwezi. Donc, dans le secteur de l’enseignement, nous sommes entrain de préparer un déplacement à l’intérieur de la province pour palper la réalité du doigt. Nous ne sommes pas ministres de bureau, mais de terrain. Nous ne sommes pas ceux-là qui ne se contentent que des rapports de leurs techniciens et de leurs collaborateurs, mais il faut aller consigner ces rapports à la réalité sur le terrain, c’est ce que nous sommes entrain de faire et aussi sur le plan éducationnel, il y a quelque chose que je ne vous ai pas dit, c’est que nous sommes encore la seule province qui prend en charge tous les frais des épreuves certificatives, c’est à dire l’ENAFEP pour les enfants de 6ème primaire, nous payons tous les frais de participation, TENASOSP, le test national de sélection professionnelle nous payons tous les frais, les examens d’État, nous payons pour tous les enfants de la province. Nous sommes encore la seule province qui a primé tous les lauréats de la province, tous ceux-là qui ont obtenu plus de 70%, chacun a eu sa prime au prorata du pourcentage obtenu. Et tout ça, c’est pour vous dire que nous faisons beaucoup. Nous sommes encore la seule province qui prend en charge toutes les écoles du cinquantenaire construites dans des différents territoires, ces enseignants là sont payés chaque mois sans aucun retard. Voilà donc, je suis convaincu, je reste très positif qu’on va faire mieux avec l’accompagnement des uns et des autres, merci !

Propos recueillis par Clarisse Mbiya

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