À l’entame de mon propos interrogatif, que voici, face à la crise multiforme et généralisée que traverse notre pays, Félix Tshisekedi sera-t-il capable de faire jaillir le sentiment national au sein de la nation congolaise afin de sauver la République Démocratique du Congo face au danger imminent ? À chaque fois qu’une nation est en danger, seul le sentiment national est utilisé comme remède approprié.
De l’occupation rwandaise à l’Est, du grogne sociale, de l’inflation monétaire, la grève des enseignants d’universités, le défi des élections transparentes et crédibles en cours, la déstructuration du tissu nationaliste avec un taux galopant du tribalisme, l’enjeu du secteur de transport aérien, ferroviaire et routier à Kinshasa et ailleurs, l’éclatement de la classe politique, le défis de la Reconstruction du pays, le taux galopant de la pauvreté et du chômage, le tâtonnement du projet 145 territoires, la soumission de notre pays aux forces armées étrangères de l’E.A.C, la suspension de la paie des dettes intérieures, le retard accumulé dans la paie des fonctionnaires de l’État signe clinique d’un dysfonctionnement.
Tels sont les éléments matériels et constitutifs d’un État au bord de l’implosion, un État déstabilisé, un État déserteur, mieux, un État fantôme et failli.
Sera-t-il capable de recréer le sentiment national pour sauver celui-ci ? Cela n’implique-t-il pas l’apport de tous les congolais et Congolaises pour y parvenir ? Est-ce que son leadership est fédérateur au point de créer un sentiment national ?
Que faire dans une famille où un seul enfant parmi 1000 millions (des congolais) n’arrive pas à fédérer les autres et à gérer les affaires familiales ? Ne sera-t-il pas démis de ses fonctions pour en transmettre à un autre ? Et ce par la voie démocratique ?
Que retenir du sentiment national comme remède
À propos, le sentiment national, bien qu’il se manifeste souvent par opposition avec la conscience nationale des groupes voisins, n’est pas en principe dominateur.
En effet, c’est le Désire de s’affirmer face aux autres nations, dans la préservation des intérêts vitaux de sa nation, conviction du rôle que votre nation se doit de jouer dans le monde, volonté d’accroître sa force, sa puissance et sa prospérité entant qu’État, orgueil d’appartenir à cet État, sentiment de supériorité matérielle et intellectuelle, désir de faire connaître ou d’imposer cette supériorité, la protection des concitoyens, la détention également d’un argumentaire économique, stratégique et militaire. Mais en fait, lorsque l’État nation, dès qu’il a acquis force et consistance, a rarement respecté les droits des autres nations.
Tels sont les caractères de l’exaltation du sentiment national qu’il faut recréer en RDC par le truchement de monsieur Félix Tshisekedi.
L’ébauche du sentiment national
Lorsqu’il se forme la conscience collective au sein des groupes humains plus vastes, en dehors de toute parenté familiale, (bannir le tribalisme, le népotisme, le régionalisme) alors apparaît l’ébauche d’un sentiment national.
Surtout lorsqu’on a en commun, le territoire, la race, la langue, les souvenirs historiques, les traditions, la civilisation intellectuelle, il suffit d’avoir une source d’inspiration ou d’un leadership au sommet pour booster.
Rattraper par l’orgueil
Visiblement, pour sauver la République Démocratique du Congo, à ce stade, où les lignes sont au rouge, Félix Tshisekedi doit impérativement lancer un cris de secours, une conjonction des forces, un rendez-vous avec la nation congolaise de toutes tendances confondues avec un seul objectif sauver la République face au danger imminent. Ténu par « l’orgueil » politique et légendaire, il hésite d’aborder cette approche alors qu’elle est salvatrice. La nation avant tout. L’incompétence est visible.
Décision d’un homme politique
En dehors de brouhaha, des tambourins et certains marabouts politiques de l’Union sacrée, il lui revient la responsabilité politique de sauver la nation face à ce danger par une décision.
Décision politique
Parmi les activités multiples d’un homme politique, responsable, la plus haute, celle qui justifie ses fonctions, celle qui accomplit ses ambitions c’est la « Décision politique ».
Aristote Ngarime, chercheur en sciences politiques et relations Internationales