Le prix des biens des premières nécessités ne cessent d’augmenter à travers les différentes villes de la République démocratique du Congo. À Kinshasa par exemple, les denrées alimentaires deviennent rares, cela bouleverse les habitudes alimentaires quotidiennes et les petits déjeuners se font de plus en plus rares dans les ménages qui croupissent déjà dans une pauvreté indescriptible.
Ce renversement de situation n’a pas épargné les vendeuses des pains. Ces femmes fortes qui voient leur commande des pains diminuée. Une commande qui ne pouvait pas faire 24 heures, actuellement elle fait plus, ce qui occasionne un manque à gagner pour ces mamans qui se lèvent tôt chaque matin pour aller prendre et revendre les pains afin de nouer les deux bouts du mois et scolariser leurs enfants.
Sur les marchés et les artères de la ville de Kinshasa, la baguette de pain vendue autrefois à 200 FC est passée à 300 FC. Celle qui coûtait 300 FC se vend aujourd’hui à 500 FC.
Ce triste constat est fait ce mercredi 15 juin 2023, au marché Kaputu, sur le long du chemin de fer, quartier Kasaï dans la commune de Masina, par la rédaction de Surveillance.cd
Yvonne Mulanga, quadragénaire, mère de 3 enfants, elle vend les pains depuis 13 ans, et voit son commerce battre de l’aile il y’a quelques mois à cause de la diminution de volume du pain.
« Ça fait exactement 13 ans que je sors tous les matins pour pouvoir nourrir ma famille et scolariser mes enfants. Du coup voilà ma commande des pains qui ne faisait pas 24 heures mais ce n’est plus le cas; la boulangerie a sensiblement réduit le volume du pain et à hausser le prix. Une baguette passe de 300 Francs congolais à 500 Fc, les clients n’achètent plus comme auparavant, moi qui passait la commande de 50.000 FC mais actuellement je ne fais que pour 30.000 FC désormais, malgré cela ça ne finit toujours pas », a-t-elle déclarée avec une voix mélancolique.
Et de poursuivre :
‹‹ Tu n’as qu’à voir ma table comment elle est remplie et regarde mes voisines qui vendent aussi les pains comme moi, d’ailleurs beaucoup sont à la maison parce que nous ne vendons plus comme ce fût le cas. On a l’impression d’être abandonné à notre triste sort et nous ne savons pas à quel saint se vouer.
Une amoureuse du petit déjeuner trouvée à l’endroit n’a pas pu se contenir et a lâché, « Moi je suis une veuve et vielle, je n’ai plus de l’argent et pour tout vous dire je mange toujours deux pains pour me sentir bien, autre fois c’était à 300 FC une baguette mais actuellement c’est 500 FC, donc je suis obligée de dépenser 1000 Francs Congolais pour m’acheter 2 pains. Nos autorités ne peuvent-elles pas nous trouver la solution pour ça ? », s’est-elle interrogée.
César Olombo