Le jeu pari sportif prend de plus en plus de l’ampleur et des proportions très inquiétantes en République démocratique du Congo, plus précisément dans la ville province de Kinshasa.
Les points de ce jeu sportif pilulent comme des champignons dans une forêt partout à travers la capitale. Pourtant, ce jeu jadis n’amassait pas la foule et n’était réservé qu’aux vielles personnes. Aujourd’hui, il s’enracine dorénavant dans tous les cerveaux des jeunes congolais qui ne savent plus s’en passer, non plus comment se tirer d’affaire.
Josue Umba, parieur, âgé de 24 ans, habitant du quartier Bibwa dans la commune Kimbanseke trouvé au casino (centre pari foot) sous un soleil accablant raconte ses expériences les plus fatales qui ont tourné sa vie au cauchemar et déballe son secret savamment gardé à ses parents.
« Alors que j’avais décroché mon diplôme d’État en 2018. Je suis parti à l’université, en arrivant en deuxième graduat, mes parents m’ont donné 280 dollars pour aller payer mes frais académiques. Pendant que ces derniers pensaient que j’avais payé cela car je sortais tous les jours sous prétexte que je partais à mon alma mater. Hélas ! J’avais misé ce 280 dollars pendant une journée tout en espérant gagner plus, malheureusement j’avais tout perdu, j’étais fauché et je savais plus à quel saint me vouer. Ce jeu m’a pourri la vie et m’a rendu son esclave et cette histoire ignoble je ne l’ai jamais raconté à mes parents jusqu’au jour d’aujourd’hui. Depuis lors, c’était le début de mon calvaire car j’avais abandonné mes études et devenu coopérant (débrouillard) », a-t-il avoué avec larmes aux yeux.
Ce mal moderne, n’épargne personne. Toujours dans ce casino, nous rencontrons Alain Mukawa, élève de 8 ème et âgé de 13 ans. Celui-ci a séché l’école sous prétexte qu’il est punit, mais est venu seulement pour jouer au pari foot. Ce garçon avec un des pieds crasseux, teeshirt noir, culotte jean avec des babouches m’a chuchoté à l’oreille tout en regardant de gauche à droite de peur qu’il ne soit appréhendé par les policiers car ce jeu est interdit aux mineurs.
« Mon vieux, mes parents sont partis au boulot, je viens de temps à temps quand j’ai de l’inspiration pour tenter ma chance, car la dernière fois j’avais gagné 17000 Francs Congolais, c’était chouette! », a-t-il lâché.
C’est généralement vers 8h’30 où l’on voit table, parasol et tableau truffé des papiers qui affichent les résultats des rencontres sportives antérieures et les rencontres à venir. Tel est le bref aperçu d’un casino de pari foot dans la capitale congolaise.
Il faut retenir que le pari sportif consiste à miser de l’argent sur la réalisation d’un événement lors d’une rencontre sportive. Si l’événement se réalise, le parieur gagne une somme d’argent faute de quoi, ce dernier perd car dit-on, tout ce qui s’obtient par la facilité, se perd aussi par la facilité.
César Olombo