Il n’y a que des courageux qui tiennent les coups et s’en sortent dans ce pays où la vie de tous les jours ressemble de plus en plus à une lutte acharnée et ne tolère en aucun cas la distraction. Une fois que vous l’êtes, vous êtes perdu. L’avenir des jeunes semble être incertain car tous les indicateurs sont au rouge, dans cet Etat de la République démocratique du Congo, plus précisément à Kinshasa où les lâches n’ont pas leur place car tout est payant.
Dans le souci de vous raconter les quotidiens de congolais, et d’aller là où personne n’ose mettre les pieds, la rédaction de Surveillance.cd a été au quartier Monaco dans la commune de Maluku à la rencontre des enfants qui ont vu leur vie basculée du jour au lendemain de la richesse à une extrême pauvreté après la disparition inopinée de leur géniteur, mais ils ne se sont laissés abattre par les événements et se sont décidés de se débrouiller pour survivre.
Salomon Yetshia, âgé de 26 a une petite maison et deux petits congélateurs où il vend un sachet d’eau à 50 Francs congolais. Il a vu un jour deux enfants débarquer chez lui pour acheter des sachets d’eau et partir le revendre. Avec son petit commerce, Salomon Yetshia gagne environ 20.000fc par jour.
« Je me suis réveillé un jour j’ai vu 2 enfants avec 1000 Fc en mains je les ai vendu des sachets d’eaux, ils sont partis et commençaient à revenir tous les jours, vu qu’ils étaient visiblement calme je leur donne désormais par exemple des sachets de 2000 Fc pour vendre et ensuite on partage par deux et donc 1000FC à chacun après la vente », a-t-il dit
De son côté Timothé Masaka, 13 ans, issue d’une famille pauvre a vu sa vie être chamboulée et tournée au vinaigre après la mort de son père en 2019 qui fût un pasteur dont sa famille s’est emparée de tous les biens. Lui et sa petite sœur Albertine ont pu étudié seulement 2 ans après la disparition de leur géniteur car leur mère vendait encore du maïs nonobstant c’était un feu de paille, ils ont finalement arrêté les études car n’ayant plus de moyens, ces deux enfants vendent désormais des sachets d’eau tous les jours en plein canicule chacun d’eux avec un seau à la tête, un sachet à 50 FC.
« Nous quittons chez nous tous les matins ventre creux pour vendre de l’eau et si on le fait bien le soir on a parfois 8000 Francs congolais en mains , mais hier l’un d’entre nous était malade et on a vendu seulement 1500FC on s’est acheté juste de quoi mangé sinon on n’a une carte de 2000 Fc d’épargne mais si la vente n’est pas bonne on rentre à la maison sans épargne alors on achète seulement la nourriture pour la maison car maman n’a plus de possibilité ne serait ce que de se débrouiller comme ce fût le cas », ont témoigné ces deux enfants
Et de poursuivre :
« Quand notre père était en vie on ne manquait de rien car il faisait tout pour nous, mais après sa mort tout a changé. On avait une télé, un congélateur et tous les biens de valeurs, sa famille a tout pris. »
Malgré ce coup dur pour ses deux enfants devenus parents avant l’âge, ils n’ont pas baissé les bras et continuent de poursuivre leur lutte avec plein d’espoir et avec sourire. Timothé qui a arrêté ses études en 6ème année primaire dit qu’il aurait bien voulu finir ses études et devenir ingénieur et Albertine bien qu’elle a arrêté ses études en 5ème, elle rêve devenir une couturière.
César OLOMBO