Six personnes ont été condamnées à la réclusion à perpétuité ce vendredi 07 Avril 2023 à Kinshasa, pour l’assassinat en 2021 de l’ambassadeur d’Italie en RDC, à l’issue d’un procès devant la justice militaire qui n’a toutefois pas permis de lever toutes les zones d’ombre sur cette affaire.
La peine de mort avait été requise par le ministère public mais n’a pas été retenue par le tribunal militaire de la garnison de Kinshasa-Gombe, qui a rendu sa décision en audience publique.
La défense, qui avait plaidé l’acquittement, a immédiatement annoncé à qu’elle allait faire appel. Un autre procès devrait donc avoir lieu devant une cour militaire, rapporte l’AFP.
Le verdict a été lu en présence de cinq accusés – André Murwanashaka Mushahara, Issa Seba Nyani, Antoine Bahati Kiboko, Amidu Sembinja Babu alias Samuel Ombeni et Prince Marco Shimiyimana – le sixième étant en fuite.
Ils étaient jugés depuis le 12 octobre, à raison d’une audience par semaine, dans l’enceinte de la prison militaire de Ndolo, où ils avaient été amenés après leur arrestation en janvier 2022 dans l’est du pays.
Des magistrats militaires s’adressent aux accusés lors d’une audience pour le meurtre de l’ancien ambassadeur d’Italie en République démocratique du Congo Luca Attanasio, le 15 février 2023 à Kinshasa, en RDC.
Présentés comme membres d’une bande de criminels de droit commun, coupeurs de route et kidnappeurs, ils ont été reconnus coupables du meurtre de l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, de son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, et d’un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial(PAM), Mustapha Milambo, le 22 février 2021.
Ce jour-là, un convoi de deux véhicules du PAM, parti de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, tombe dans une embuscade à une vingtaine de km de la ville, aux abords du parc national des Virunga.
Aucun témoin ni expert n’a par ailleurs été appelé à la barre, ce qu’a déploré la défense, qui aurait notamment voulu entendre les gardes du parc ou encore un survivant de ce drame, un autre employé du PAM.
Dans ses plaidoiries, elle a estimé que le parquet n’avait prouvé « ni la participation criminelle (association des malfaiteurs), ni la détention illégale d’armes et munitions de guerre ». Partie civile au procès, la République d’Italie, hostile à la peine de mort, avait quant à elle demandé que les accusés soient « condamnés à une peine de privation de liberté ».
La peine capitale est encore souvent requise et prononcée en RDC dans des affaires de sécurité nationale, mais elle n’est plus appliquée depuis 20 ans et est systématiquement commuée en prison à perpétuité.
Le tribunal a par ailleurs accordé à la République d’Italie l’équivalent en francs congolais de deux millions de dollars au titre des dommages et intérêts.
Surveillance.cd