C’est depuis 2021 que Proparco est présente en République Démocratique du Congo. Cette Institution financière de l’Etat français a pour mission principale, financer des entreprises et des projets privés surtout dans les pays en voie de développement. Proparco a dit Hannah Subayi, est une filiale de l’Agence française de développement. Dans un entretien purement exclusif, Hannah Subayi qui représente cette Institution française en RDC, est revenue sur les rôles et missions auxquelles s’est assignée Proparco, mais également son champ d’actions.
Propos recueillis par Ben AKILI
Mme Hannah Subayi vous représentez Proparco en RDC, parlez-nous brièvement de vos missions et rôles !
Hannah Subayi : Proparco est responsable du financement du secteur privé c’est-à-dire nous voulons proposer des solutions à long terme avec des fincements structurés qui sont généralement compris entre 2 et 3 Millions de dollars américains surtout pour des entreprises qui ont des projets dans un secteur à impact. Comment définissons-nous les secteurs à impact ? Ce sont des secteurs structurant d’une économie qui vont permettre à la fois d’augmenter des produits intérieurs bruts, d’augmenter les indicateurs de développement humain et de fournir un accès au besoin essentiel à la population.
« A titre d’exemples, les secteurs à impact vont généralement inclure l’agroalimentaire, la Santé, l’Education, Télécommunication, Transport et Logistique, Energie renouvelable et en fin le service financier. D’une manière générale dans un pays comme la RDC, un grand nombre des secteurs sont éligibles à des financements tels qu’ils sont structurés par Proparco. »
C’est quoi votre politique de sélectivité pour arriver à financer un projet ?
Hannah Subayi : La RDC même dans un contexte Afrique reste un des pays avec le développement économique le plus faible. Son tissu économique est le moins développé en termes de chiffres d’affaires. Et dans ce cadre Proparco à bien adapter ses outils de financement pour pouvoir cadrer aux réalités locales. Voilà pourquoi nos tailles de financement sont un peu petites. Nous accompagnons les entreprises dans leur développement commercial et stratégie pour leur présenter des institutions financières plus petites si jamais nous ne pouvons pas financer les entreprises en direct.
« Dans ce cadre il y a trois projets que j’aimerai mettre en avant dans le cadre du soutien des prêts aux PME (Petites et Moyennes Entreprises). Vous vous souviendrez comme l’avez indiqué le président Emmanuel Macron, ‘’l’entreprenariat en Afrique est une priorité dans le cadre de la politique étrangère de la France et dans une optique d’investissement solitaire’’. Comment cela se traduit-il ? depuis la remise en place du mandat de Proparco en RDC en 2021, nous nous sommes d’abord concentrés sur des institutions financières et mettre en place des programmes qui permettent aux institutions financières à l’instar de Equity BCDC et tant d’autres présentes en RDC de financer les PME qui peuvent avoir besoin de financement de 10.000 à 3 Millions de dollars américains. Avec ces banques, nous avons signé des garanties de taille de 15 à 20 Millions de dollars que vont bénéficier des femmes et jeunes entrepreneurs ou des entreprises évoluant dans le secteur de l’énergie. »
Deux an en RDC, que peut-on retenir en terme d’actions menées sur le terrain ?
Hannah Subayi : Proparco a un mandat multiple. La RDC est un pays un peu moins développé que d’autres et qualifié de pays d’environnement complexe. C’est-à-dire que dans le cadre de nos mandats, il y a toute une partie de création d’écosystème qui est importante. Bref, il y a tout un travail d’éducation, de mise en visibilité sur certains nombre de sujets.
« C’est dans ce cadre que Proparco avec le Groupe AFD ont été des partenaires à l’organisation de la 7ème édition de la semaine française à Kinshasa, qui d’ailleurs a permis de rassembler les opérateurs économiques et certains opérateurs publics sur différents thèmes comme le numérique, les énergies renouvelables, le financement en RDC pour pouvoir discuter et échanger afin de mieux comprendre ce qui empêche le pays à se développer. »
Outre ces missions, l’Institution financière de la France en République Démocratique du Congo est en train de développer sur place un projet pilote de 400.000$ dans la filière manioc qui est importante dans la politique congolaise qui va donc permettre à Proparco à sélectionner 500 à 700 producteurs qui vont bénéficier de cette enveloppe pour pouvoir acheter des semences pertinentes. Ces derniers vont avant tout, bénéficier des formations sur les techniques d’implantation du manioc qui vont permettre à augmenter le rendement, a laissé entendre la Représentante pays de Proparco.
« Cette technique est mise en place parce qu’en RDC le taux du rendement sur hectare est l’un les plus faibles au monde. L’argent ne pas la seule problématique dans un pays comme la RDC, il y a donc tout un travail qui sera fait pour piloter ce petit projet afin de mettre en confiance les bailleurs de fonds. »
Dans un futur proche, Hannah Subayi annonce la mise en place d’autres projets par son Institution pour accompagner les PME en RDC. Elle rappelle par ailleurs que le projet pilote de manioc concerne d’abord trois sites à savoir : Kinshasa, Kikwit et Bukavu. Ici, ce sont des femmes et jeunes entrepreneurs qui sont beaucoup plus concernés.