La catastrophe naturelle de Kalehe, la situation sécuritaire de l’Est et dans le Kwamouth, mais également les enjeux électoraux. Sont là, les principales questions passées au crible lors de la conférence de presse de la Monusco tenue ce vendredi 19 Mai par la représentante du Secrétaire général de l’ONU en RDC, à son quartier général à Kinshasa. Il était question pour Bintou Keita, d’éclairer la lanterne de la population nationale qu’internationale sur sa mission effectuée dans cette partie du pays après le drame qui a causé la mort à plus de 400 personnes.
Dès l’entame de son exposé, Bintou Keita a démontré que les agences du système des Nations-Unies travaillent dans une étroite collaboration avec les autorités provinciales pour apporter l’assistance nécessaire aux personnes affectées par ce drame. Présentant ses condoléances aux familles ayant perdu les leurs, la représentante du Secrétaire général de l’ONU en RDC, laisse entendre que la Monusco travaille pour faciliter l’accès des acteurs humanitaires nationaux et internationaux, grâce à la construction dans les prochains jours, d’un pont temporaire sur la rivière Luzira.
Pour elle, ce drame de Kalehe est survenu dans un contexte difficile marqué par un cycle de violations des droits de l’homme dans la province de l’Ituri, dû à l’activisme des groupes armés. A ce sujet, un rapport des équipes de la Monusco démontre que de Décembre 2022 à ce jour, plus de 500 civils ont été tués, situation qu’elle condamne avec fermeté.
» Je condamne avec la plus grande fermeté, ces attaques ignobles et inacceptables contre la population civile dont la responsabilité est en grande partie imputée aux milices armées CODECO et dans une moindre mesure au groupe Zaïre. Ce rapport dresse un tableau qui nécessite un engagement immédiat et un effort collectif pour mettre fin à ce cycle de violences dont les populations civiles sont les premières victimes « , a déclaré Bintou Keita représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC.
Évoquant les conclusions de la 11ème réunion de haut niveau du mécanisme régional de l’Accord cadre d’Addis-Abeba, la chef de la Monusco se félicite de l’accalmie constatée dans le Nord-Kivu bien que les rebelles du M23 continuent à occuper certaines positions.
« Je salue cependant cette accalmie permettant aux populations de Rutshuru de retrouver un semblant de vie normal, mais nous ne pourrons nous satisfaire de cette situation que lorsque le M23 respectera pleinement ses engagements d’opérer un retrait effectif des territoires concernés dans les meilleurs délais et d’initier le désarmement et le cantonnement de ses combattants « , a-t-elle fait savoir.
Les échéances électorales pointent à l’horizon, la Monusco invite les leaders politiques à la retenue pendant la campagne électorale afin de préserver la cohésion nationale.
» La MONUSCO appelle les représentants de la classe politique à la retenue, et réitère ses appels à préserver la cohésion nationale et à combattre le tribalisme et les discours de haine sous toutes leurs formes et d’où qu’ils viennent, notamment en engageant ou en favorisant des poursuites contre les auteurs de tels abus en RDC et dans les pays où la RDC dispose d’une représentation diplomatique « , a laissé entendre Bintou Keita.
A la question de savoir à quand le retrait définitif des troupes de la Monusco sur le sol congolais, Bintou Keita a laissé entendre que ses équipes sont en train d’étudier comment le transfert des tâches va se passer entre son organisation et le gouvernement congolais, dans le but d’une bonne continuité sur le terrain.
Ben AKILI