Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication a retiré, lundi 22 mai, le signal de la chaîne CML 13 TV pour une durée préventive de 45 jours. D’après le communiqué de cet organe régulateur des médias en RDC, avant sa reconnexion, cette chaîne doit présenter au préalable les documents administratifs, la grille des programmes et son cahier des charges.
Dans son communiqué rendu public lundi 22 mai, Le CSAC dit avoir suivi avec regret le spectacle désolant diffusé samedi 20 mai par la chaîne de télévision CML 13 TV, émettant à Kinshasa.
‹‹ Au cours d’une édition spéciale de l’émission Libre débat, le journaliste Louis-France Kuzikesa a, contre tous les principes fondamentaux et toutes les règles de la profession, organisé une prestation médiatique dont le contenu a fait véhiculer le discours de la haine ainsi que des propos tendant à inciter à la violence contre une tribu et à des attaques personnelles ››, peut-on lire dans ce communiqué signé par Christian Bosembe et Oscar Kabamba respectivement président et secrétaire général de l’autorité de régulation des médias congolais.
D’après le CSAC, il a été clairement établi dans le chef du présentateur et de ses invités une volonté délibérée de mettre en péril la cohésion nationale. Par conséquent, le présentateur est suspendu de passage dans les médias émettant en RDC pour une durée de 72 jours et son dossier est transféré à l’UNPC pour une étude et des sanctions disciplinaires. “Dépassé de 7 jours, le CSAC reprendra le dossier”, a-t-on prévenu.
Les invités de l’émission sont également suspendus de passage dans les médias émettant en RDC pour une durée de 90 jours. Il s’agit du député national, Daniel Safu (en fuite) et du député provincial, Mike Mukebayi (en détention).
Le bureau du CSAC recommande aux chambres parlementaires concernées d’ouvrir des actions disciplinaires pour décourager cette délinquance dans les médias.
‹‹ Le bureau du CSAC demande aux instances judiciaires, conformément aux dispositions de l’article 74 de la loi organique n°11/001 du 10 janvier 2021 sur le CSAC, de se saisir en flagrance au sujet de deux députés auteurs des infractions précitées […] Le bureau du CSAC qui demande à tous les médias émettant en RDC de ne pas accorder la parole aux deux élus sanctionnés ››, ajoute le CSAC dans son communiqué.
Aux professionnels des médias, le CSAC rappelle que la diffusion des propos de haine et d’incitation à la violence constitue une violation tant de la loi que du code de déontologie des journalistes. Mais surtout, conclut-il, expose leurs auteurs à des sanctions sévères.
Ci-dessous, l’intégralité du communiqué du CSAC.
Ben Akili