Un 25ème mandat d’arrêt contre les présumés auteurs matériels et intellectuels de l’attaque du site des déplacés de Lala vient d’être lancé par l’auditeur militaire près la cour militaire de l’Ituri . La province de l’Ituri est en proie à l’activisme des groupes armés depuis décembre 2017. Cette insécurité a déjà causé plusieurs morts et des milliers de déplacés internes dans cette province. Une initiative saluée par la société civile locale. Les détails de ce mandat dans ce reportage de l’ACP.
C’est dans le but de lutter contre l’impunité et la criminalité dans la province que l’auditeur militaire supérieur a lancé ce mandat d’arrêt. Il vise les présumés auteurs matériels et intellectuels de l’attaque du site des déplacés de Lala. Les atrocités de ces forces négatives ont causé jusqu’ici des milliers de morts et environ 1.700.000 déplacés. Plus 500 villages sont entièrement détruits ou ont tout simplement disparu de l’Ituri. Cette situation d’insécurité a réduit la circulation de personnes et de leurs biens et freiné le développement de cette province aux grandes potentialités minières et agricoles.
‹‹ Depuis hier, on est au 25ème mandat lancé contre certaines personnes présumées auteurs de massacres du site de déplacés de Lala. Comme premier groupe sur ces mandats, certains concernent ceux qui ont planifié un processus de déstabilisation contre ce qui était prévu au niveau du dialogue de Aru, parmi lesquels, on retrouve certains leaders du groupe armé appelé Zaïre. Déjà, il y a certains qui sont déjà repérés, mais, les services spécialisés ne détiennent pas à appréhender ces personnes d’une manière non méthodique, parce que sinon ça pourrait faire craindre les autres et qui pourraient échapper. Donc, ils sont déjà repérés et les arrestations vont s’annoncer ››, a dit Joseph Makelele, Auditeur militaire supérieur près la cour militaire de l’Ituri.
Le dernier cas des actes de cruauté orchestrés par ces forces négatives remontent dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 Juin 2023 dans le site des déplacés de Lala. Ce camp de déplacés situé à une centaine de km de la ville de Bunia en territoire de Djugu, a été attaqué par les assaillants de la CODECO, avec un bilan lourd de 46 personnes tuées et plusieurs blessées.
‹‹ Certainement, il y aura d’autres mandats, parce que nous avons dit, nous avons lancé 24 ensuite, hier on en a envoyé un autre, mais, certainement il y aura d’autres. Donc, nous ne décernons pas un mandat sur base d’une simple rumeur. Donc, il faut avoir des éléments concordants suffisants pour lancer un mandat. Il y a déjà des noms qui sont cités et nous allons encore lancer un autre mandat. En cette période de l’état de siège, la justice est un pilier incontournable de restauration de l’autorité de l’Etat. C’est ainsi que le peuple de l’Ituri peut compter sur la justice militaire. Au début, c’était la lutte contre les actes commis par les officiers supérieurs qui s’estimaient intouchables. On a fini avec les autorités militaires, on va continuer toujours avec elles, mais, nous allons également nous en prendre avec la population surtout avec les insurgés ››, a-t-il ajouté.
Cet acte que vient de poser l’auditeur militaire supérieur est salué par des forces vives de la province de l’Ituri. Ces forces vives, par l’entremise du vice-président de la société civile de l’Ituri, souhaitent voir les responsables de ces atrocités répondre de leurs actes devant les instances judiciaires.
‹‹ L’acte que venait de poser le gouvernement de la République à travers l’auditeur militaire supérieur, c’est une réponse adéquate que le gouvernement venait de donner à notre demande. Parce que, nous avons voulu que la responsabilité de chaque partie prenante c’est-à-dire les commanditaires de près, de loin, en d’autres termes, toute l’intelligence qui a milité pour que ce carnage, nous avons voulu que toutes ces personnes soient identifiées. « Nous voulons qu’il y ait une suite par rapport à ces mandats. Nous voulons qu’en termes de recommandations, que l’auditeur supérieur lui ou les autres qui vont continuer avec cette enquête atteignent les objectifs. Nous voulons voir éventuellement les auteurs, les commanditaires de près et de loin, soient arrêtés et jugés en procédure des audiences publiques et que tout le monde soit informé que ceux-là qui sont les bourreaux éventuels de ce qui s’est passé au site de déplacés de Lala ››, a déclaré Me Jean-Marie Ezadri, vice-président de la société civile de l’Ituri
La province de l’Ituri qui se trouve dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à l’insécurité de groupes armés depuis décembre 2017. L’histoire révèle que pendant cette année, le groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) a perpétré des tueries de personnes dans le territoire de Djugu. Et c’est après qu’apparaissent d’autres groupes armés locaux notamment Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC), Zaïre qui sèment la terreur dans cette province.
ACP avec Surveillance.cd