Le président de la République s’est dit déçu par la justice de son pays. Sans mâcher les mots, Félix Tshisekedi avoue qu’il s’agit même d’un secteur qui fait tache d’huile au bout de ce quinquennat.
« Je pense que s’il y a un bémol sur mon bilan, je crois que c’est celui-là si on me demandait de le faire. Je ne suis vraiment pas satisfait du bilan jusqu’ici. J’ai beaucoup compté sur ce pouvoir parce que je me dis comme dans la Bible, c’est la justice qui élève une nation. Malheureusement, dans notre cas, la justice détruit notre nation. J’ai tout mis en œuvre pour essayer de faire comprendre, surtout au chef des corps mon intention, ma vision et en fait ma vision, c’est de dire voilà, c’est vous qui connaissez votre métier, exercez le consciencieusement (…).Malheureusement, je n’ai pas l’impression que nous sommes toujours sur le même diapason », a dit le chef de l’Etat congolais au cours d’une émission diffusée sur la chaine nationale.
Evoquant l’arrestation et la libération de plusieurs personnes et bien d’autres dossiers de justice d’une manière louche et inattendue, Félix Tshisekedi dit qu’il n’est jamais intervenu dans l’un des dossiers pour réclamer quoique ce soit.
« Je peux vous le dire devant Dieu, je ne suis intervenu dans aucun cas de ce pays pour demander l’arrestation ou la libération de quelqu’un. Jamais parce que je veux que la justice soit indépendante. Moi, je crois que nos institutions doivent toutes être libres d’exercer leur pouvoir sans qu’il y ait de contraintes venant de la hiérarchie ou de qui que ce soit. Et donc je pense ici que cette justice a besoin de réformes”. Il donne même quelques exemples: “Je viens de vous donner le cas d’arrestation préventive. Sous d’autres cieux, on parle parfois de mise en examen. Pourquoi est-ce qu’on ne voit pas ça ici? Au lieu d’arrêter quelqu’un et de le jeter comme ça en pâture dans l’opinion, il faudrait une réforme », a-t-il dit.
Et de conclure :
« J’ai demandé des études sérieuses là-dessus. Évidemment, parmi eux, il y a de braves gens. Il y a de braves femmes, et de braves hommes. C’est je n’en disconviens pas, mais j’ai l’impression que tout le monde semble être dépassé par la force du mal qui est cette corruption qui jette un discrédit finalement sur nous tous parce qu’on pense que l’opinion pense que nous y avons tous à voir là-dedans. »
Hugues Mulumba