Les peuples autochtones se sont réunis ce mercredi 9 août 2023, à Kinshasa pour réfléchir sur leurs conditions. En dépit de l’adoption en 2022 de la loi sur la protection et la promotion des droits des peuples autochtones, leurs conditions de vie ne se sont pas tout de suite améliorées. Raison pour laquelle, ils profitent des occasions comme celles-ci pour faire le point. La rencontre de ce jour s’est tenue à l’occasion de la célébration de la journée internationale des peuples autochtones.
C’est en Novembre 2022 que le Chef de l’État Félix Tshisekedi a promulgué la loi sur la protection et la promotion des droits des peuples autochtones. En ce moment-là, les peuples autochtones ont crié victoire. Mais près d’une année après, leurs conditions n’ont pas beaucoup changé en dépit de l’existence de cette loi. Il y a un écart entre ce texte et la réalité quotidienne de cette partie de la population. Ils ne sont pas suffisamment représentés au sein des institutions. Même dans les dernières législatures qu’a connu le pays, on n’a compté peu ou presque pas des représentants des peuples autochtones à l’hémicycle. Cette question a été abordée ce jour à l’occasion de la célébration de la journée internationale des peuples autochtones. Lydie KAPINGA, est spécialiste en éducation et information électorale. Elle a invité les peuples autochtones à se battre pour leurs droits.
« Nous avons organisé cette activité pour essayer un peu de réfléchir sur la situation des peuples autochtones par rapport à leur droit, par rapport à leur participation, dans le processus électoral, et à une loi qui a été promulguée et à leur faveur et pour obtenir le respect de ce droit, il faut se battre. Donc le combat est encore long, le P.A doit se battre pour se faire respecter, pour respecter ses terres, sa situation et être prise en compte dans le processus démocratique et électoral dans notre pays », a dit Lydie Kapinga.
Pour combler l’écart, l’éducation de cette partie de la population est nécessaire. Faute des moyens, beaucoup d’entre eux n’ont pas accès à une éducation de qualité. Ils ont besoin de la discrimination positive pour accéder à certains avantages.
« Prévoir le droit des bourses d’études pour les étudiants P.A. Je sais que la loi a déjà prévu beaucoup d’avantages pour les élèves, les études des étudiants. Beaucoup de professeurs que vous avez n’ont pas eu de parents riches, ils ont été boursiers. Ils ont été soutenus par des organisations internationales. Pourquoi pas pour les étudiants P.A aussi », a déclaré Jean Baptiste Lokongo, Peuple Autochtone.
Doté d’un savoir ancestral inestimable, les autochtones peuvent jouer un rôle important pour le développement du pays. Pour ce faire, un point d’honneur doit être mis sur l’éducation de ce peuple.
« Les populations autochtones sont des acteurs par excellence pour la contribution de développement en tout cas dans notre pays. Nous avons des structures que nous sommes en train d’aider le gouvernement pour lutter contre le chômage. Nous voulons que le gouvernement puisse faire en sorte que l’éducation des peuples autochtones soit vraiment pris en compte », a démontré Keddy Bosulu, Coordinateur national des réseaux des populations autochtones et locales.
Notons que les peuples autochtones représentent 476 millions de personnes réparties dans 90 pays. Bien qu’ils ne représentent que 5 % de la population mondiale, ils constituent aujourd’hui 15 % des individus les plus marginalisés de la planète.
Sandra Shako