Les travaux de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège ont débuté ce lundi 14 août 2023 au Palais du Peuple, à Kinshasa. Le coup d’envoi de ces assises de trois jours a été donné par le Chef de l’Etat, Félix TSHISEKEDI, qui a placé les provinces du Nord-Kivu et l’Ituri sous état de siège depuis mai 2021. Pendant les travaux, les participants doivent examiner ce qui a marché et ce qui ne l’a pas été durant ces deux années de ce régime d’exception. A l’issue de cette table ronde, ils vont rendre les conclusions qui permettront au gouvernement de décider sur le maintien ou la levée de l’état de siège.
C’est en mai 2021 que le Président de la République, Félix TSHISEKEDI a institué l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri pour mettre fin à l’insécurité récurrente dans cette partie du pays. Suite à cette mesure d’exception, ces deux provinces ont été placées sous administration militaire, mettant de côté les autorités issues des élections. Deux ans durant, des avancées ont été enregistrées sur le plan sécuritaire. Mais, il y a également des faiblesses qui ont suscité des critiques de ceux qui demandent que l’état de siège soit levé.
Dans son discours d’ouverture, le Chef de l’Etat a reconnu ces faiblesses d’où la convocation de cette table ronde pour la requalification de ce régime d’exception qui n’a pas vocation à demeurer éternellement. Dans le même temps, Félix TSHISEKEDI a invité les groupes armés encore actifs à abandonner les armes et revenir aux meilleurs sentiments.
« Ce régime voulu exceptionnel par le constituant n’a pas vocation à s’éterniser. Au-delà du fait, qu’il demeure le cadre approprié, compatible avec la nature des opérations déployées pour mieux affronter les ennemis de la paix. L’état de siège impose aux populations de l’ITURI et du Nord Kivu, en dépit de ce résultat encourageant de consentir à des sacrifices qui affectent leur mode de vie habituel », a dit Félix Tshisekedi.
Cet appel du Président de la République a été relayé par certains participants. Située au Sud de la RDC, la province du Lualaba est loin de cette zone trouble de l’Est du pays. Par solidarité aux compatriotes de l’Est, Fifi MASUKA, la Gouverneure intérimaire du Lualaba participe à cette table ronde. A son tour, elle invite les groupes armés à déposer les armes pour que les élections se déroulent paisiblement.
« Ce que nous avons entendu dans le discours du chef, qui vient d’ouvrir cette table ronde, nous allons suivre en tout cas la voix du peuple, la voix de son excellence pour que nous puissions arriver à une bonne fin, pour que nous puissions aller aux élections paisiblement. Que toutes les personnes dont le président appelle aujourd’hui à revenir à la raison. Ne pas s’attaquer à notre mère patrie. Il nous a donné un appel donc nous pensons qu’ils vont entendre et laisser la nation en tout cas continuer à se développer, c’est ce que nous pouvons dire à ce stade », a déclaré Fifi Masuka GouverneurintérimaireduLualaba.
Parmi les voix critiques contre l’état de siège, il y a l’élu de l’Ituri Jackson AUSSE. Ce député national demande que l’état de siège soit levé, que les militaires qui dirigent actuellement les provinces de l’Ituri et Nord-Kivu s’occupent uniquement du rétablissement de la sécurité et que l’administration revienne aux civils.
« Mieux vaut tard que jamais si nous sommes ici nous sommes dans le cadre de mieux vaut tard que jamais parce que la décision qu’on a demandé, que nous allons demander, on l’a demandé il y a plusieurs moments passés. c’est pour cette raison que la population de l’Ituri et la population de Nord-Kivu demande qu’on puisse décharger les militaires de la gestion administrative, de la gestion financière, de la gestion politique pour que les militaires se concentrent uniquement sur leur mission de la défense de l’intégrité territoriale », a laissé Jackson Ausse, Député National.
Ces travaux vont durer trois jours. Au-delà de ces discussions, les populations du Nord-Kivu et de l’Ituri veulent le retour de la paix de tout leur cœur dans ces provinces.
Hugues Mulumba