Lancement ce lundi 21 août 2023 à l’Université de Kinshasa, des cours sur la néphrologie adulte et pédiatrique. Ces cours sont organisés dans le but d’inciter les jeunes médecins à s’intéresser davantage à la prise en charge des maladies rénales. La République Démocratique du Congo connaît un déficit des néphrologues. Au lieu d’en avoir 10 par million d’habitants, le pays n’en compte que 38 dont 32 pour les adultes et 6 pour la néphrologie pédiatrique. Ainsi l’organisation de ces cours sur la néphrologie va permettre d’améliorer la prise en charge des malades des reins dans le pays.
Les maladies rénales constituent la 11ème cause de mortalité globale dans le monde, et d’ici 2040, elles occuperont la 5ème place. Face à cette situation, la RDC n’a que 38 néphrologues pour prendre en charge tous les malades des reins que compte le pays. Pour tenter d’inverser la tendance, la Société Congolaise de Néphrologie organise à l’Université de Kinshasa, des cours pour améliorer la prise en charge des malades des reins. Il s’agit du premier cours de néphrologie pédiatrique pour juniors des pays d’Afrique Francophone et du deuxième cours international de néphrologie, dialyse et transplantation.
Le Docteur Jean-Marie KAYEMBE, Recteur de l’Université de Kinshasa se dit content d’accueillir ces cours pour attirer les jeunes médecins vers cette discipline. C’est l’aboutissement du partenariat entre l’Université de Kinshasa et deux autres universités occidentales.
« C’est un réel motif de fierté, il fait suite évidemment à la tripartite qui avait été conclue à son temps par l’université catholique de Louvain ainsi que la KU LEUVEN et l’université de Kinshasa. Voilà donc le premier fruit, je suis plus que convaincu personnellement, je suis un grand rêveur, je dois le dire, mais, à la suite de Nelson Mandela, un rêveur, un gagnant, c’est-à-dire un rêveur qui n’abandonne pas. Cet exemple de l’équipe de néphrologie, vous comprendrez aisément, que, c’est un peu Jean Baptiste, le précurseur de l’arrivée de Jésus. Sûr et certain parmi nos étudiants, ils vont attirer beaucoup de vocation, parce qu’on a bien vu que le pays a au-delà de tout, encore besoin d’avoir plusieurs et un grand nombre de néphrologues », a déclaré Docteur Jean-Marie Kayembe, Recteur de l’Université de Kinshasa.
Le premier cours international de néphrologie, dialyse et transplantation a eu lieu en 2013. Dix ans après, c’est la deuxième édition de ce cours qui se tient, couplée cette fois avec la néphrologie pédiatrique, puisque les maladies rénales touchent de plus en plus d’enfants. Sur les 38 néphrologues que compte la RDC, il n’y a que 6 pour la néphrologie pédiatrique.

Ce cours tombe à point nommé pour ces jeunes médecins. Ernest Sumali est médecin chef de service de néphrologie aux Cliniques Universitaires de Kinshasa. Il préside le comité d’organisation de ces cours qui se tiennent en marge du premier congrès sur la néphrologie organisé par la Société Congolaise de Néphrologie (SOCONEPH).
« La néphrologie, c’est quand même une discipline jeune, ça n’attirait pas les jeunes surtout avant qu’on ne puisse avoir la dialyse. Les jeunes médecins, ils voyaient comment les malades mourraient sans dialyse. Maintenant que nous avons quand même la dialyse, il faut que cette dialyse soit subventionnée. Quand elle sera subventionnée, on aura beaucoup de malades qui seront dialysés, et vont vivre longtemps, ça va attirer également les jeunes gens. Mais, en organisant aussi ce genre d’assises, ça peut aussi attirer les jeunes à cette discipline tout à fait jeune dans notre pays », a-t-il fait savoir.

Il n’y a pas que les médecins qui participent à ces cours. Les infirmiers, les techniciens de dialyse et les étudiants en médecine sont également de la partie. Les participants sont venus de l’étranger, aussi des provinces de la République Démocratique du Congo dont le Kongo Central. La carence en néphrologue se ressent également dans cette province. Bibiche Makalala est médecin. Elle vient de la zone de santé de Mbanza-Ngungu.
« C’est une réalité qui est vraie. Dans tout le Kongo central, il n’y a pas de néphrologues. Donc, comprenez déjà que ça vaut la peine que nous puissions booster, avoir le minima possible pour essayer d’apporter le soin de qualité aux patients qui sont là. Déplacer quelqu’un de Moanda pour Kinshasa, c’est tout un problème, donc si on peut avoir un à Moanda, un à Boma, un à Matadi, un qui peut se localiser entre Mbaza-Ngungu, Kimpese et Kisantu, ça serait une bonne chose pour la communauté », a laissé entendre Docteur Bibiche Makalala.
Ces cours durent 48 heures et les jeunes médecins sont appelés à aller vers la néphrologie pour combler le déficit que connaît la République Démocratique du Congo pour une prise en charge correcte des malades des reins.
Hugues Mulumba