A la tête du pays depuis quatorze ans, le chef de l’Etat venait d’être réélu avec 64,27 % des suffrages exprimés. Des militaires ont pris la parole sur la chaîne publique Gabon 24, annonçant aussi la dissolution des institutions.
La confusion règne au Gabon où, à peine le résultat de l’élection présidentielle de samedi 26 août connue, des militaires sont intervenus sur la chaîne de télévision publique Gabon 24 pour annoncer l’annulation des élections et la dissolution des institutions. « Nous mettons fin au régime en place », ont affirmé un groupe d’une douzaine de militaires gabonais mercredi 30 août à l’aube, précisant que « les frontières sont fermées ».
Au pouvoir depuis quatorze ans, le président Ali Bongo Ondimba venait tout juste d’être déclaré réélu, mercredi matin, pour un troisième mandat, avec 64,27 % des suffrages exprimés.
Selon l’autorité nationale en charge des élections, M. Bongo avait battu, dans un scrutin à un seul tour, son principal rival, Albert Ondo Ossa, qui n’a recueilli que 30,77 % des voix, ainsi que 12 autres candidats qui n’ont récolté que des miettes. Le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda, avait annoncé les résultats à l’antenne de la télévision d’Etat Gabon 1ère. Le taux de participation a été de 56,65 %.
« Une gouvernance irresponsable »
Après avoir constaté « une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (…), nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », a déclaré un de ces militaires, disant s’exprimer au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions ».
Selon des journalistes de l’Agence France-Presse présents sur place, des tirs d’armes automatiques ont été entendus pendant cette déclaration dans la capitale gabonaise, Libreville.
Ben AKILI