Alors que le nouveau gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu continuait sa tournée d’inspection dans le territoire de Masisi, un nouveau groupe d’auto-défense tenait au même moment sa première parade dans le territoire de Nyiragongo. L’Union de Force Patriotiques du Congo (UFPC), c’est ce groupe armé qui parade près du bureau de la chefferie de Bukumu situé en groupement Munigi, à quelques kilomètres au Nord de la ville de Goma. Ce sont les habitants de ce groupement ayant été témoins de la parade qui ont alerté.
Le dimanche 24 septembre, des sources locales renseignent que ce groupe armé dit être à « la disposition du gouvernement congolais pour combattre aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo FARDC« .
Suite à ce groupe qui s’ajoute aux autres groupes armés présumés reconnus par le gouvernement comme étant du corps de réservistes, la population reste confuse et craint de nouvelles formes d’insécurité. Car pour la plupart, les tracasseries, des arrestations arbitraires et autres forces d’actes inciviques s’observent déjà avec les anciens combattant connus localement sous l’appellation de « WAZALENDO » qui revient à dire « Patriotes« .
Rencontrée au village Kasenyi en territoire de Nyiragongo, une femme d’une trentaine d’années et qui n’a pas voulu dévoiler son nom, déclare que l’insécurité est devenue récurrente suite à l’absence de contrôle des éléments de ces groupes et dont certains tracassent la population ou pire certains sont tués par ces éléments incontrôlés.
» … Que le gouvernement nous aide à les mettre dans un seul camp, pour identifier à chaque qu’il y a dérapage, celui qui a quitté son poste. Loin de là, ils vont continuer de nous tracasser. J’ai très peur car c’est une grâce actuellement d’arriver à la maison le soir. Ils n’ont même pas d’uniforme, que le gouvernement leur donne des tenues [pour]qu’on sache quel groupe exactement a commis tel dérapage. Que le gouvernement élimine tous les groupes qui naissent,… Ceux qui veulent être de d’auto-defense n’ont qu’à adhérer dans le groupe de WAZALENDO, ceux qui veulent servir dans l’armée peuvent aller dans les FARDC ou dans la Police « , a déclaré cette femme d’un ton ferme et peureux.
Un autre jeune du même groupement, ne cache pas sa peur envers ces jeunes résistants membres du mouvement WAZALENDO.
» … En realité, ils font peur. Nous ne vivons avec eux comme s’ils étaient nos paires. Il y a de l’insécurité, surtout la nuit. Même si tu montres tes identifiants, cela n’a aucun sens pour eux, s’ils te veulent du mal. Nous avons aussi appris qu’il y a un autre groupe dans le groupement, mais nous avons peur. Plus il y a des groupes armés, plus l’insécurité devient accentuée… », nous confie Guerchom Kaje.
Pour l’administrateur du territoire de Nyiragongo, ce nouveau groupe d’auto-defense qui est né n’est pas officiellement reconnu. Le colonel Iduma Molendu Patrick souligne que « tous les groupes qui sont déclarés … sont de réservistes de l’armée« .
L’administrateur de ce territoire insiste toute fois sur le fait que la defense de l’intégralité territoriale ne relève de la compétence que de l’armée.
« Vous vous souvenez que le gouverneur de province les a reçus à Mubambiro. Il a dit qu’ils doivent se mettre prêts pour la démobilisation… L’armée doit faire sa mission régalienne », a déclaré devant la presse, l’administrateur policier du territoire de Nyiragongo ce lundi 25 septembre 2023.
Face à cette situation dans cette partie du Nord-Kivu, la peur et la réticence, ces attitudes caractérisent généralement les habitants, surtout face aux inconnus comme les journalistes, les activistes de droits humains, enquêteurs et autres qui ne sont pas du milieu.
Rappelons également que plusieurs groupes armés dont le mouvement Nduma Defense of congo ( NDC Renové ) du général autoproclamé Guidon SHIMWERAY, ont accepté au programme de désarmement démobilisation réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRCS) sur ordre du président de la Republique. C’etait lors d’une sensibilisation samedi 23 Septembre 2023 à Mubambiro , dans le territoire de Masisi, à l’Ouest de la ville de Goma.
Meschac TSONGO, à Goma