L’EGC va désigner des sites pilotes pour lancer un programme de contrôle de l’accès aux mines, de distribution d’équipements de protection et de traçabilité du minerai. Longtemps inactive, l’entreprise publique d’achat du cobalt artisanal en RDC s’apprête à désigner des mines pilotes avec lesquelles elle va travailler, a annoncé Eric Kalala, qui est son patron..
« On est en train d’analyser la minéralisation pour s’assurer qu’on peut les utiliser comme sites pilotes. La confirmation de la désignation de ces sites est attendue d’ici quelques semaines. L’EGC s’efforcerait ensuite de contrôler l’accès aux mines, de distribuer des équipements de protection et de lancer un programme de traçabilité du minerai », a précisé Eric Kalala.
Pour l’heure, on estime à plus de 200 000 le nombre de personnes travaillant dans des conditions désastreuses, sur fond d’accusations de travail des enfants et de corruption, dans les mines informelles de cobalt en RDC, plus grand producteur mondial de ce minerai essentiel à la fabrication des batteries électriques.
En marge d’un atelier sur le cobalt organisé à Kinshasa, le directeur général d’EGC a indiqué à que la société étudiait huit sites pilotes sur lesquels elle pourrait bientôt commencer à s’approvisionner. Ces sites se trouvent sur des concessions appartenant à la société minière congolaise publique (Gécamines), dans le Lualaba et le Haut-Katanga, deux provinces du sud-est du pays.
Selon les responsables d’EGC présents à la réunion de ce 28 septembre, la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les retards dans la mise en place d’un régulateur de marché ont contribué aux difficultés pour faire décoller l’entreprise.
Devant les participants, le militant Franck Fwamba, actif dans le secteur minier, a quant à lui accusé les responsables politiques ayant des intérêts dans les mines informelles de cobalt. Il a également évoqué l’hostilité supposée de la ministre des Mines, Antoinette N’Samba, à l’égard de l’EGC et de son monopole, qu’elle considèrerait comme illégal.
Créée depuis 2019, cette Entreprise de l’État détient le monopole d’achat et de vente du cobalt artisanal, afin d’améliorer les conditions de travail des mineurs artisanaux, appelés «creuseurs». Mais depuis lors, cette entreprise était restée inactive sur terrain.
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