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Moïse Katumbi, les frasques inédites d’un candidat président atypique

Cela fait plusieurs années que beaucoup soutiennent que la fortune de l’ex-gouverneur du Katanga s’explique par le fait que sa famille était notoirement riche et que ce sujet ne devrait pas concerner les débats publics. C’est faux. Beaucoup d’éléments montrent que Moïse Katumbi s’est véritablement enrichi par des voies illégales et immorales, au détriment du peuple de l’ex-province du Katanga dont il avait la charge en tant que gouverneur, ce qui fait de la manière dont il s’est enrichi un sujet d’intérêt public, transparence dans la gestion des affaires publiques et devoir de rendre compte obligent.

L’opinion se rappellera que c’est par la plume de Me Jean-Claude Muyambo que les masques de Moïse Katumbi étaient tombés. Muyambo aura donc bel et bien eu raison de ponctuer le chapelet de ses révélations par le refrain « l’histoire me donnera raison ». C’est le cas désormais.

Les écrits de Muyambo révèlent un Moïse Katumbi félin, malhonnête, ingrat, affabulateur, menteur, tricheur et déloyal notamment à l’égard de son ancien parti le PPRD, maître du chantage même à l’égard du Chef de l’Etat, prêt à tout pour sa propre gloriole. Il n’aime rien moins que d’être flatté et n’a qu’un credo : « le business« . C’est pour cela que plusieurs petits mâlins se plaisent à lui soutirer quelques sous en jouant son jeu. Comme l’avait dit Kokonyangi qui appelait les congolais de continuer à l’escroquer à souhait d’autant plus que l’argent qu’il procède appartient bel et bien à la République.

L’homme est, selon son bon ami Jean-Claude Muyambo, tellement despotique qu’il n’écoute aucun conseil et ne supporte aucune contradiction. Face à quiconque pense autrement que lui ou ose se présenter en concurrent économique ou en rival politique, il n’a que trois solutions : une correction par frappes corporelles (tel fut le cas avec son propre frère Aerts Kayumba), le bâillonnement ou la mise à mort à défaut de reniement.

Il se sert de ses alliés comme du citron qu’il jette ensuite aussitôt pressé. Ainsi s’etait-t-il servi de la base Sempya, une Asbl socioculturelle regroupant les membres de la communauté Bemba, l’ethnie de sa soit-disante mère, « comme un tremplin et ses membres comme des torchons finis », disait Muyambo. « Reçu, logé et nourri » par ce dernier, à son retour d’exil, il n’a pas hésité à organiser une tentative d’assassinat contre lui en date du 15 juin 2010, ainsi que la destruction à la même date de sa résidence et des installations de sa chaîne Radio Télévision Lubumbashi Jua par une bande de drogués à sa dévotion. Inutile de préciser que celui qui clame être richissime de par sa famille n’a pas été capable de rembourser les 250.000 USD qu’a coûtés cette prise en charge par Me Jean-Claude Muyambo. Ce fut finalement le gouverneur de l’époque, le feu Aimé Ngoy Mukena qui, aux dires de cet avocat, dût promettre de payer à sa place. Sans réaliser la promesse.

Tout en étant Gouverneur, Moïse Katumbi s’est pris pour la loi, donnant des injonctions aux juges et même, rendait lui-même le jugement à priori lorsque ses intérêts financiers étaient en jeu. Et aujourd’hui, il prétend devenir meilleur président de la République.

Désordonné dans les affaires

Moïse Katumbi n’observe aucune éthique en affaires. L’histoire révèle qu’après avoir escroqué le feu président Laurent Désiré Kabila dans les affaires des magasins témoins et d’achat d’armes pour le compte du gouvernement, il récidiva aux dépens de feu Frédéric Ciluba, ancien président zambien. Affaire pour laquelle il a été longtemps recherché par la justice zambienne. Il usera encore de l’escroquerie lors de son retour en RDC, en demandant à un certain Paul Steel (sujet zambien) de louer pour lui un jet privé qui l’avait ramené de Johannesburg à Kinshasa et de Kinshasa à Lubumbashi. En contrepartie, Steel devait bénéficier d’un marché consistant à moudre les maïs de la Gecamines Développement pour une période de 3 mois, de manière à récupérer son argent en écoulant ses maïs à 15 USD le sac tout en réservant 15% de commission au profit de Katumbi. Le deal se soldera par un conflit lorsque Paul Steel découvrit qu’en fait Moïse Katumbi livrait le sac de 25kg à 30 USD à la Gecamines au lieu de 15 USD convenus.

Il avait fallu à l’époque la clémence du président Joseph Kabila pour que cet homme dont la situation de détresse « devenait de plus en plus difficile et insoutenable à l’étranger » revienne en RDC. On voit bien que sa richesse n’a rien de familial. Et le Bâtonnier Muyambo avait mis en lumière la manière dont elle a été acquise.

Habitué aux mensonges, lorsqu’il revint en RDC en 2003, Moïse Katumbi, ayant bénéficié d’un accueil chaleureux grâce notamment au subterfuge de faire croire que le jet loué à M. Steel lui appartenait, usa du trafic d’influence pour persuader les autorités de la Gecamines et autres opérateurs miniers que c’était le Chef de l’Etat qui l’avait envoyé pour implanter le PPRD au Katanga et que, pour ce faire, la Gecamines Développement devait lui donner ses minoteries pour moudre la farine afin de permettre au parti présidentiel d’avoir des subventions. Il obtint les minoteries, mais à son unique profit.

Muyambo Kyassa avait témoigné également que Moïse Katumbi a racketté des sujets libanais et grecs à Lubumbashi pour remplir ses poches. Il exigea ainsi au Libanais Fwade la somme de 4.000.000 USD en menaçant de démolir sa résidence avec l’aide des « cent pour cent » des fanatiques déguisés en supporters de Mazembe. Cet opérateur économique a dû quitter le pays pour s’installer en Afrique du Sud.

Moïse Katumbi n’a rien ménagé pour extorquer des concessions d’autrui en usant de trafic d’influence, de chantages, d’intimidations, d’instigations des masses au pillage, etc. Ses victimes ont été, entre autres, Muamba Kabasele, propriétaire de la mine de Mbola. Ce dernier avait perdu dans le pillage organisé par Katumbi des biens d’une valeur de plus de 1.500.000 USD et 400.000 USD en espèces. Touché par l’ampleur de l’attaque, le déshérité a dû piquer une crise et a rendu l’âme. Dans la foulée, Katumbi avait sponsorisé une campagne médiatique pour déclarer que les minerais de la concession de Kiswishi appartenant à Georges Forest avaient des effets radio actifs afin d’exercer une pression sur ce dernier. Il déclara, selon Muyambo : « Forest doit me donner le contrat de sous-traitance et s’il ne le fait pas, je vais lui arracher tous les marchés de construction de routes de ma province ». Moïse a ainsi malmené les opérateurs miniers pour se faire de l’argent. Il n’a pas hésité à déposséder des paisibles citoyens pour obtenir de fortes commissions et d’autres avantages. Tel a été le cas sur le site Bwalya où plus de 200 maisons furent démolies afin de faciliter Rwashi Mining à obtenir une ligne de haute tension.

Le Maître d’intimidations

Usant d’intimidations envers les sociétés minières et les opérateurs économiques, Moïse Katumbi leur intima une injonction aux abords de la campagne électorale, selon laquelle « quiconque ne va pas contribuer pour les élections ne va plus travailler au Katanga ». Cette opération lui a rapporté la bagatelle somme de 50.000.000 USD dont il n’a dépensé que 1.500.000 USD dans le cadre de la campagne électorale du PPRD, pour enfin se prévaloir tout en disant aux gens qu’il avait financer la campagne de Joseph KABILA alors avec de l’argent escroqué.

Bref, ses œuvres sociales étaient en fait de la poudre aux yeux. Il n’a pas fait de routes à longue durée puisque c’était un business pour lui. Il avait exigé à la société chinoises CREC de lui payer 1.000.000 USD sur 1km de route à construire. Ladite société chinoise devait en outre diminuer le volume d’asphaltage et lui rétrocéder, en contrepartie, la moitié de la somme. Dans ses conditions, la société n’en pouvait plus et a dû quitter la RDC au profit de la Zambie.

Sous Moïse Katumbi, les sociétés minières étaient sommées de contribuer à l’amélioration de la desserte en eau, électricité et autres infrastructures. Mais rien de convainquant n’a été observé sur le terrain. Rien que pour l’eau et l’électricité, la contribution des sociétés minières a été de l’ordre de 30.000.000 USD. Nul ne sait dire où était parti cet argent quand on voit la réalité vécue par la population katangaise dans ce domaine. La construction du stade TP Mazembe à Lubumbashi n’a jamais été financé par Katumbi. L’homme avait profité de son poste de gouverneur pour obliger à une entreprise minière de la place de le faire. Autant d’éléments à détailler sur Katumbi pour présenter sa face.

Moïse Katumbi a réussi à mentir son frère le regretté Augustin Katumbi Mwanke au sujet d’un deal. Beaucoup de journalistes vivant ou morts, Katumbi a contribué à l’heure malheur et c’est ça le vrai Moïse Katumbi. Les cas sont multiples. C’est donc dommage de voir un homme teinté de ce visage de Judas et animé par une haine viscérale, chercher à devenir président de la RDC. Seuls, les aveugles peuvent lui faire confiance.

Ben AKILI

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