back to top

RDC : lutte contre la violence ethnique, l’ONG HRW appelle le gouvernement à agir pour préserver la paix

Human Rights Watch appelle le gouvernement de la République démocratique du Congo à agir contre la violence ethnique dans le pays, après le lynchage le mois dernier d’un soldat tutsi confondu avec un rebelle du M23.

Le meurtre du lieutenant Patrick Gisore Kabongo, le 9 novembre à Goma, dans le Nord-Kivu, est « un cas manifeste de haine ethnique », considère l’organisation de défense des droits humains dans un communiqué.

Le militaire, « un Munyamulenge, Tutsi congolais de la province du Sud-Kivu », âgé de 42 ans, a été attaqué et tué par un groupe de personnes qui « l’accusaient d’être un combattant du M23 en raison de son apparence physique », précise HRW.

Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») est une rébellion majoritairement tutsi, soutenue par le Rwanda selon de nombreuses sources, qui a repris les armes il y a deux ans et conquis de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.

« De nombreuses personnes en RDC considèrent la communauté tutsi comme des partisans du M23 », ajoute l’ONG, qui souligne avoir documenté de précédentes attaques contre des Tutsi ou des personnes « perçues comme étant des Tutsi ou des Rwandais ».

HRW ajoute avoir également reçu des « informations crédibles » selon lesquelles les autorités ont « arrêté arbitrairement des dizaines » de Tutsi accusés de collaborer avec le M23.

HRW rappelle que le 11 novembre, l’armée a dit « regretter la mort d’un de ses éléments » et annoncé que « deux suspects » avaient été arrêtés.

Le porte-parole du gouvernement a confirmé que le militaire avait été tué en raison de son « faciès » et déclaré que le président Félix Tshisekedi avait « fermement condamné cet acte ignoble », indique-t-elle également.

Selon HRW, « une source judiciaire et un leader communautaire tutsi ont affirmé qu’un soldat de l’armée et quatre civils avaient été arrêtés ». « Toutefois, trois semaines plus tard, l’enquête est au point mort et personne n’a été inculpé ni poursuivi en justice », déplore l’organisation.

« La condamnation publique seule ne suffira pas à prévenir les crimes de haine à l’avenir », estime dans le communiqué de l’ONG Thomas Fessy, son chercheur principal sur la RDC.

Le gouvernement devrait « faire en sorte que les auteurs de violences ethniques rendent des comptes », libérer les Tutsi arrêtés du seul fait de leur appartenance ethnique, « élaborer des mesures efficaces » et « sérieuses » pour endiguer la violence ethnique, estime Human Rights Watch.

L’ONG rappelle que des élections sont prévues le 20 décembre. « Les autorités devraient veiller à ce que tous puissent voter sans crainte », demande-t-elle.

Sur le même sujet

La RDC étant devenue nouveau membre de la Commission de droits de l’homme à l’ONU, l’IG PNC appelée à accompagner le gouvernement

L'Inspection Générale de la Police Nationale Congolaise a organisé, une parade, ce lundi 21 octobre 2024, à l'esplanade de l'administration centrale de l'IG PNC...

RDC : face à une gestion calamiteuse des entreprises publiques, les mesures drastiques ont été prises pour renverser la tendance (Jean-Lucien Bussa)

Le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya et son collègue du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa ont organisé un Briefing Spécial,...

RDC : 60ème anniversaire du martyr de la Sœur Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta, Judith Suminwa s’active pour la réussite

La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a reçu en audience, lundi 14 octobre 2024 en son cabinet de travail, la délégation des notables de...

Diplomatie parlementaire : Sama Lukonde présent à la 149ème Assemblée de l’Union inter-parlementaire, en Suisse

À la tête d'une délégation composée du Premier vice-président de l'Assemblée nationale, de deux sénateurs et de quelques députés nationaux, le Président de la...

Insécurité dans l’Est de la RDC : un projet de concept des Opérations va être examiné à Luanda le 30 octobre avec le Rwanda

Dans le cadre des efforts pour la paix dans l'Est de la RDC, zone en proie à des conflits entre les différents groupes armés,...

Révision constitutionnelle : « la question n’est pas à l’ordre du jour au niveau du Gouvernement », dixit le ministre Patrick Muyaya Katembwe

Les réactions vont dans tout le sens au sujet du projet de la révision constitutionnelle, une initiative soutenue et défendue par l'UDPS, parti au...

Articles récents