Le Grand Katanga, zone du sud-est de la RDC, est actuellement en proie à des tensions communautaires et post électorales. Jusque-là, l’opposition conteste les résultats partiels publiés par la Céni et veut s’appuyer sur l’article 64 de la Constitution qui, selon elle, donne le droit de revendication à la population.
Calixte Mukasa est cadre d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Il estime que les compilations n’ont pas encore démarré au bureau local de la Céni alors que la commission centrale a déjà publié les résultats de la région.
« Nous nous trouvons devant un paradoxe : d’un côté, le processus de compilation n’a pas encore commencé, nous avons suivi la centrale qui publie les résultats de certaines parties du grand Katanga. C’est ainsi que nous demandons à tous ceux qui suivent ces élections d’être vigilants à ce que se passe », explique Calixte Mukasa au micro de nos confrères de la DW.
Ainsi, face aux multiples déclarations des opposants et principalement des cadres de « Ensemble pour la République » de l’ancien gouverneur du Katanga, mais également qu’aux récentes menaces du général John Numbi, inspecteur général des FARDC sous le pouvoir de Joseph Kabila, le gouvernement de la République a déployé depuis quelques jours, des militaires et des policiers dans les grandes villes de la région telles que Kolwezi, Likasi, Kasumbalesa et Lubumbashi.
Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Peter Lazadi, a d’ailleurs effectué une mission à Lubumbashi et à Kolwezi pour s’assurer de ce déploiement et aussi rassurer la population, quant à l’après proclamation des résultats provisoires par la CENI. Partout où il est passé, Peter Kazadi a appelé la population à vaquer paisiblement à ses activités.
Maître Kalwa Shulu, président du cadre de concertation de la société civile, déplore la psychose qu’a créée la militarisation de la région et la tension postélectorale qui y prévaut.
« Nous avons constaté une présence considérable des militaires dans la ville et pour nous, c’est un étonnement et ça fait que les gens deviennent inquiets. Voilà pourquoi nous, en tant que société civile, nous demandons que les autorités politiques et militaires puissent se prononcer », a-t-il dit.
Et d’ajouter :
« Tout ce que nous demandons, c’est qu’on respecte les normes en matière de démocratie. Quand les gens s’expriment, que la démocratie soit de mise. Nous pouvons demander que la démocratie puisse être de mise dans tout ce qui se passe par rapport au pouvoir. Lorsque les gens réclament leur droit, il est de droit aussi qu’on puisse les écouter et que les choses se passent normalement. »
Pour l’heure, différentes communautés vivant dans la région du Katanga appellent leurs membres à l’apaisement et d’accepter en toute sportivité les résultats officiels et provisoires qui seront publiés par la Commission électorale nationale indépendante.
Ben AKILI