La MONUSCO, Mission de l’ONU pour la Stabilisation en RDC, est à la phase de son retrait progressif du Congo quelques années déjà.
Mais depuis bientôt deux ans, ce retrait semble s’accélérer. En Ituri où nous venons de séjourner dans le cadre d’un voyage de presse, un travail de mise en œuvre de la pérennisation des acquis de la Mission onusienne est en cours sur le terrain. C’est notamment le cas des dialogues entre communautés, mais aussi du renforcement des capacités de la police ou des FARDC déployées sur l’étendue de la province.
Les autorités locales, l’armée congolaise et la société civile, avec les responsables locaux de la MONUSCO, sont en train de mettre en place une structure de dialogue qui va pérenniser ces mécanismes de dialogue existant entre les différentes communautés de l’Ituri.
C’est ce qu’a révélé Marc Karna Soro, chef du bureau de la Monusco à Bunia. C’était au cours d’un entretien à l’aéroport de Bunia avec une délégation des journalistes du Nord-Kivu.
Du coté des forces armées de la RDC, la Mission onusienne est en train de renforcer les dispositifs de déploiement en l’Ituri. Ainsi, certains régiments des FARDC se renforcent dans le but de réduire la marge de manœuvre des groupes armées dans cette province de l’Ituri, précise Karna Soro.
Le chef de Bureau de la MONUSCO en Ituri indique également que la Mission onusienne travaille en vue d’un environnement protecteur, notamment avec la Police Nationale Congolaise. Cela passe par la construction de locaux tels que des réfectoires, dortoirs et un centre de formation.
« Pour coordonner tout cela, il y a une équipe provinciale de transition qui a été mise en place par le gouvernement provincial. Cette équipe a identifié les différentes priorités sur lesquelles nous travaillons. Il y a également une feuille de route qui est en cours de finalisation et qui va permettre de poser les jalons, en collaboration avec le gouvernement national pour pouvoir pérenniser les acquis », a expliqué Karna Soro.
De son côté le gouverneur de la province de l’Ituri a salué « l’excellente collaboration avec la MONUSCO ». Le général Johnny Luboya Nkashama affirme qu’un grand travail est réalisé en étroite collaboration avec le Monusco. C’est pour mettre en place des dispositifs pouvant permettre à l’armée congolaise d’être capable de sécuriser la province après le départ de la Mission onusienne ».
Car des acquis de la MONUSCO, il y en a énormément, selon lui : la sécurisation de la population civile, l’appui en logistique aux unités des FARDC et de la Police nationale congolaise. La construction de bâtiments au profit des services de l’État, l’installation de panneaux solaires dans de nombreuses agglomérations de la province telles que Bunia, Djugu-centre, Fataki, Gina… Ce qui permet de réduire sensiblement la criminalité urbaine dans ces localités.
Selon un plan commun établi entre le gouvernement de la RDC et la MONUSCO, le retrait échelonné, progressif et responsable de la mission onusienne est envisagé pour Décembre 2024.
Julie Londo, de retour de Fataki