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RDC : insécurité à l’Est, la face humanitaire du M23 renfrognée par ses echecs (Dossier)

Depuis quelques semaines, la guerre du M23 soutenu par le Rwanda, prend de plus en plus une nouvelle ampleur selon le gouvernement, l’armée Congolaise et d’autres instances internationales.

Si par moment les rebelles avancent du côté du territoire de Rutshuru, du côté du territoire voisin de Masisi les combats sont rudes, les M23 serait en mauvaise posture.

Deux jours après le largage d’une bombe (mortier 120) par les M23 dans le village de Mweso en territoire de Masisi, qui a causé 19 morts et 27 blessés, les M23 qui etaient repoussés jeudi 25 janvier ont voulu reconquérir certaines localités en lançant des attaques presque simultanées sur plusieurs positions.

Ces tentatives ont été à la base de violents affrontements depuis le matin de ce samedi 27 janvier 2024, d’abord entre les M23 et les elements de la resistance en suite avec les Forces Armées de la Republique Democratique du Congo FARDC, dans plusieurs villages dont Karuba, Kingi, Karenga, Negenero autour de Mweso, dans le territoire de Masisi.

Un double echec en 48 heures

Pour le porte-parole de l’armée au Nord-kivu, il s’agit des attaques de rebelles contenues par les FARDC dans cette zone. Sur son compte X , le lieutenant-colonel Guillaume Njike Kaiko utilise plutot un style rassurant et vilipendant.

« Les Forces armées de la République Démocratique du Congo contiennent et font échec aux attaques généralisées lancées depuis le matin de ce samedi 27 janvier par l’armée Rwandaise et ses lèches bottes du M23 sur ses positions… », a-t-ilécrit.

Le M23 est-il très humanitaire ?

Pour le mouvement du 23 Mars ( M23 ), il s’agit plutot de l’armée Congolaise et ses alliées de la MONUSCO et de la force de la SADEC qui sont venus « tuer les civils » sur ses positions. En même temps le M23 déplore la situation humanitaire dans laquelle la population locale a été plongée suite à ces affrontements. Sur son compte X, Laurence Kanyuka alerte la communauté internationale sur une «crise humanitaire sans precedent» à Mweso et ses environs.

Toutefois, faut-il considérer cette alerte comme un signe d’empathie et d’humanisme ? «Il faut y vivre pour y croire , avec ces gens rien n’est bon». Ces propos sont d’un déplacé de guerre qui vit actuellement dans un camp aux alentours de Goma. Celui-ci avait fui les atrocités de la guerre alors qu’il vivait à Mushaki, dans sa ferme de plus de cent vaches. Son fils ainé a aussi été tué au debut de l’année, sa moto emportée avec lui.

Appel à l’intervention et actions d’urgence

Face à cette situation humanitaire critique, les appels à l’intervention de la communauté internationale se multiplient. Une des vagues de deplacement la plus médiatisée et qui attire beaucoup plus d’attention.
Parmi ceux qui allertent, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) qui condamne fermement les crimes de guerre.

Dans un communiqué rendu public vendredi 26 janvier 2024, et dont une copie est parvenue à Surveillance.cd, l’ACAJ alerte sur des cas de tueries, de viols et de recrutement des enfants au sein du M23 à Mweso. Cette association veut voir le gouvernement de la République et la communauté internationale intervenir le plus urgemment possible.

« … Acaj appelle les FARDC ainsi que les contingents de la MONUSCO et de la SADC, déployées dans l’Est de la RDC, d’intervenir rapidement et efficacement pour protéger les populations civiles, faciliter l’acheminement de l’assistance humanitaire à toutes les personnes en errance, arrêter les auteurs desdits crimes et les déférer devant la justice. ACAJ demande au Conseil de Sécurité de Nations Unies et à l’Union Africaine de condamner le rôle déstabilisateur que joue le Rwanda à l’Est de la RDC et de sanctionner ses plus hauts responsables politiques et militaires … », a-t-elle fait savoir, dans ce communiqué signé par son president, Maître Georges Kapiamba.

Pendant ce temps la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo, MONUSCO fait de son mieux pour réponde aux urgences humanitaires qui s’imposent en attendant l’intervention du gouvernement et des ONGs humanitaires.
Sur son compte X, cette mission annonce la prise en charge de plus de 1 000 déplacés.

« … Plus de 1 000 déplacés se sont déjà installés dans des zones plus sûres grâce à la protection de casques bleus ».

La MONUSCO ajoute que «Les casques bleus ont été déployés pour sécuriser un couloir permettant d’évaluer les personnes déplacées».

Jusque dans l’après-midi de ce samedi 27 janvier 2024, la situation dans cette zone demeurait toujours volatile. Entre les difficultés de communiquer par voie telephonique et le deplacement, plusieurs milliers d’habitants de ce territoire vivent les cauchemars au quotidien, sans sûreté du lendemain.

Meschac TSONGO

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