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RDC : pétrole de la Salonga, Eve Bazaiba dit non aux orientations de l’Unesco

«Cher Monsieur, allez voir ailleurs !». La réponse sèche d’Eve Baizaba, ministre sortant de l’Environnement, se résumerait en ces termes face aux pressions épistolaires exercées M. Labrousse de l’Unesco sur l’exploitation du pétrole en rade du parc national de Salonga.

“Étant donné que les blocs qui chevauchent le parc national de Salonga ne sont pas concernés par les appels d’offres en cours, il ne serait pas indiqué actuellement pour l’État de s’engager dans les discussions avec l’Unesco à ce sujet”, fait savoir Eve Bazaiba dans une correspondance référencée n°013/CAB/Minetat/Min-EDD/Dircab/TWBD/03/2024,style sec et vert, au préposé de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture sur la prétendue non-conformité de la RDC.

“Étant donné que les blocs qui chevauchent le parc national de Salonga ne sont pas concernés par les appels d’offres en cours, il ne serait pas indiqué actuellement pour l’État de s’engager dans les discussions avec l’Unesco à ce sujet”, fait savoir Eve Bazaiba dans une correspondance référencée n°013/CAB/Minetat/Min-EDD/Dircab/TWBD/03/2024,style sec et vert, au préposé de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture sur la prétendue non-conformité de la RDC.

À ce jour, le ministre sortant des Hydrocarbures, Didier Bidimbu, n’a annoncé aucun preneur d’un bloc pétrolier en rade de la Salonga. Il y a six ans, jour pour jour, le gouvernement avait approuvé, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le 23 février 2018, le contrat de partage de production du pétrole entre la RDC et l’entreprise COMICO.

Dans le compte-rendu de cette réunion de l’exécutif, l’alors ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, n’a guère été plus explicite. Un projet d’ordonnance approuvant ce contrat devrait être soumis au chef de l’État en vue de sa promulgation dans les prochains jours, avait-t-il indiqué. On n’en sait plus… surtout que Joseph Kabila a été remplacé une année plus tard par Félix Tshisekedi.

Des experts au ministère des Hydrocarbures rappellent que le projet de contrat de partage Comico remonte à décembre 2007. Ce contrat est, en fait, d’une part, une joint-venture entre l’État en tant qu’entité à part entière et l’association entre la Société nationale des hydrocarbures (SONAHYDROC SA, ex-COHYDRO), compagnie contrôlée à 100 % par l’État et la Compagnie minière du Congo (COMICO), une société appartenant à Adonis Pouroulis, dont les accointances avec Stoupis, un Grec katangais en conflit foncier avec les acteurs politiques et opérateurs économiques, ne sont pas établis à ce jour. Le contrat porte sur la mise en valeur des blocs I, II et III de la cuvette centrale.

Pour rappel, la région de la cuvette centrale englobe le Sud de l’ex-province de l’Équateur et les parties nord des provinces du Bandundu et de deux ex-Kasaï occidental et oriental. Selon un expert de la SONAHYDROC SA, qui a requis l’anonymat, les blocs engagés dans le contrat de COMICO s’étendraient sur une superficie de 146 000 km², soit cinq fois la surface de la Belgique.

Toutefois, le gouvernement a mis plus de 10 ans pour donner son quitus à ce contrat de partage. Il fallait au préalable à l’État de se doter d’une loi nouvelle sur le secteur des hydrocarbures en remplacement de celle de 1981 (ordonnance-loi n°81-013 du 2 avril 1981 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures) inadaptée au contexte actuel, fait comprendre un expert du ministère des Hydrocarbures. Le 1er août 2015, le chef de l’État, Joseph Kabila Kabange, a promulgué le nouveau code des hydrocarbures (la loi n°15/012 du 1er août 2015 portant régime général des hydrocarbures) qui fait obligation à la SONAHYDROC de publier sur son site tous les contrats pétroliers avalisés en République démocratique du Congo.

La loi consacre entre autres le contrat de partage de production. La RDC est censée ne plus être un# – partenaire passif et inactif – dans des contrats pétroliers ne se contentant que des royalties que des pétroliers producteurs veulent bien lui donner. Pouroulis serait également propriétaire de la compagnie sud-africaine Petra Diamonds, pour autant, des observateurs croisent les doigts dans l’espoir qu’il ne soit pas qu’un simple commissionnaire qui finirait par vendre ses parts en bourse, à l’étranger. En tout cas, pour le moment, le pétrole n’est exploité que dans le littoral, à Muanda.

Ouragan.cd via Surveillance

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