Le 01 Juin 2024 marque le quatorzième anniversaire de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Les précités étaient respectivement coordonnateur et chauffeur de l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme « La voix des sans voix », en République Démocratique du Congo.
D’après les témoignages des premiers prévenus auditionnés par la justice militaire dans cette affaire, les deux activistes des droits humains ont été tués dans ce qui étaient à l’époque les locaux de l’État Major Général de la Police Nationale Congolaise à Kinshasa.
Les incriminés sont en majorité des éléments de la Police Nationale Congolaise. Après le jugement au premier degré, l’affaire est porté en appel.
À cette instance, le représentant le ministère public a requiert la peine capitale pour Christian Kenga Kenga, dix ans pour Jacques Mugabo et la relaxe pour Paul Mwilambwe. Ces trois policiers sont jugés pour leur participation présumée à des degrés divers dans le meurtre des deux activistes de «La Voix des sans voix ».
Les interrogatoires se poursuivent en appel et aboutissent à la conclusion selon laquelle le général en cavale John Numbi est bien l’auteur intellectuel de l’assassinat, affirme le Colonel Longwango qui représente le ministère public. Il charge par ailleurs le policier Daniel Mukalay wa Mateso d’être le planificateur qui a directement coopéré avec Christian Kenga Kenga dans l’exécution de ce projet macabre. Les exécutants du forfait à savoir Jacques Mugabo et Doudou Ilunga, eux, avouent avoir agit sur ordre de la hiérarchie, révèle un article de la Radio France Internationale consultée par surveillance.cd.
Le Major Paul Milambwe , alors chargé de sécurité des installations de la police,est quant à lui blanchi par la justice militaire. Il relèvera plus tard les circonstances de la mort et de l’enterrement des infortunés dans une ferme d’un haut cadre de la police dans la banlieue de Kinshasa.
Quatorze ans après, John Numbi reste impuni après avoir fuit le pays. Sa proximité avec Joseph Kabila avec qui il entretient des relations très particulières et les témoignages de Paul Milambwe ne font pas douter sur l’implication de l’ancien président de la République Démocratique du Congo. En effet, Floribert Chebeya est très critique au régime de Kinshasa à la veille des élections de 2011. Il détient des informations qui risquent de mettre en péril l’avenir politique de l’homme de Kingakati qui ne jure que pour le deuxième mandat.
Les organisations de défenses des droits de l’homme sont très critiques envers le jugement rendu par la justice et réclament encore la comparution des auteurs intellectuels de leurs collègues.
Dans un message sur X balancé ce Samedi 01 Juin 2024, Jean Claude Katende rappele ces «défenseurs des droits de l’homme ont été assassinés par les agents de l’État qui avaient le devoir de le protéger ».
« Cette affaire doit nous rappeler que l’Etat doit s’abstenir d’assassiner les citoyens à cause de leurs opinions;toutes les personnes impliquées dans cette affaire doivent être jugées et envoyées en prison », poursuit-il.
Malgré ses démarches auprès des États amis où John Numbi a trouvé refuge, le nouveau régime de Kinshasa peine encore à trouver l’extradition de l’accusé pour comparution.
Pendant ce temps les familles biologiques des disparus continuent à demander la restitution des restes des siens, la justice et la réparation pour le dommages subits.
Benjamin Sivanzire