Le rêve va-t-il afin s’arrêter pour les 476 volontaires pour la défense de la patrie qui campent depuis un mois au stade de Kangaembi à Beni ville ? Certes !
Ces jeunes recrutés à travers la ville et plusieurs villages du Territoire de Beni pour barrer la route à l’avancée de l’Alliance Fleuve Congo au Nord de la Province du Nord-Kivu vont bientôt regagner leurs domiciles respectifs. Ces derniers pourront toutefois continuer à veiller à la sécurité de leurs agglomérations en attendant la décision et la disponibilité des moyens pour leur formation accélérée par l’État congolais conformément à leurs revendications et motivations su départ.
«Ce qu’il faut retenir, il y a personne qui nous avait demandé d’être cantonnés au stade de Kangaembi.Nous nous sommes cantonnés au stade de Kangaembi pour rappeler aux forces de sécurité surtout aux aux autorités congolaises de mettre en pratique l’article 63 qui parle d’une menace extérieure, l’ADF(Alliance des Forces Démocratiques) une menace ougandaise te le M23 ( Mouvement du 23 Mars) une menace rwandaise», a renchérit Clovis Mutsuva l’un des ténors de cette initiative dans une exclusivité à Surveillance.cd.
Prêts pour un recul
« Nous ne voulons pas être vus comme des ennemis des services de sécurité comme si nous allons les attaqués. Notre ennemi commun c’est le M23 et leurs collaborateurs également les ADF et leurs collaborateurs. Nous allons quitté le lieu, pas parcequ’ils ont dit. Nous allons continuer à mener des plaidoiries pour que la formation soit réelle ici même dans la région de Beni mais attention nous allons continuer à sécuriser nos quartiers , nos communes et notre ville. Nous allons également sécuriser nos villages(…) Nous serons là avec nos lance-pierres et tout ce que nous avons pour se rassurer que si l’ennemi veut saboter la nation nous allons riposter », poursuit-il.
Après un mois et 4 jours de campement, l’autorité urbaine s’est dit «incapable de sécuriser» ces jeunes craignant pour une menace à leur vie.
Lors d’une descente des membres du conseil urbain de sécurité de Beni l’après-midi du Mercredi 21 Août en cours, le Commissaire Supérieur Principal Jacob Nyofondo Tekodale, Maire de Beni avait rappelé à ce jeune la nécessité de subir une formation de qualité pour faire face à «l’ennemi» qui lui semble déjà bien préparé et équipé avant de demander à chacun d’eux de retourner au bercail.
Présent sur le lieu pour la même cause, le Commandant en charge des recrutements pour la 34 ème région militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo avait quant à lui rassuré ces jeunes de la préparation des conditions de leur formation dans un centre d’instruction officiel et approprié.
«L’ennemi a des drones comme nous, il a des armes lourdes qui peuvent aller de 3,5 voir 15 kilomètres. Si l’on vous formait pour le combattre avec des petits AK 47 vous allez soit mourir tous ou fuir comme les autres l’on fait au par avant. Le gouvernement a déjà acheté des armés adaptées, des militaires sont formés à leur utilisation, nous-mêmes sommes en pleine formation», avait-il indiqué devant une trentaine d’hommes armés des flèches, couteaux, lance-pierres, manchettes et bâtons.
Une décision salutaire
« Si ces jeunes n’acceptent pas de quitter ce terrain de football conformément aux instructions des autorités il y aura bain de sang», interpelle un journaliste de Beni dont nous gardons l’anonymat ; et de poursuivre «Clovis manipule des enfants d’autrui pour ses faits politiques ».
«Seul les autorités décideront de ce qui convient», s’exclame quant à lui un taximan de moto qui a assisté à la parade de l’autorité urbaine avec ces jeunes.
Dans la région de Beni et Butembo plusieurs nouveaux groupes armés locaux soutenus par le gouvernement de Kinshasa sont nés depuis l’avancée du M23 vers le nord de la province du Nord-Kivu. Certains parmi eux recrutent des mineurs d’âges violant les lois protégeant l’enfant.
Benjamin Sivanzire