Des nouvelles révélations sur la collaboration de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) avec la Province de l’État Islamique en Afrique Centrale (ISCAP) et l’État Islamique ont été annoncées par la coalition des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l’Armée pour la Défense du Peuple Ougandais (UPDF), en opérations conjointes dans les Provinces du Nord-Kivu et Ituri en République Démocratique du Congo.
D’après le Chargé de Communication et Sensibilisation du Secteur opérationnel Sokola 1 «deux ordinateurs étaient connectés aux réseaux de ISCAP et E.I» ont été retrouvés dans un bastion de l’ADF détruit «à l’Est de Makumu et Biakato lors des patrouilles de combat du 01 et 02 Septembre 2024».
Outre ces ordinateurs portables connectés aux réseaux de l’État Islamique et de la Province de l’État Islamique en Afrique Centrale, plusieurs autres effets ont été récupérés par la coalition FARDC-UPDF. Il s’agit, selon le porte-parole de l’armée congolaise dans la région, d’une grenade et d’une arme de type AK 47. À celà s’ajoutent, des panneaux solaires et des batteries et des produits pharmaceutiques. Trois «terroristes» ont également été tués, indique la même source.
Des otages libérés grâce à la demande de radicalisation à l’islam
Le 26 Août dernier, la coalition des armées congolaise et ougandaise affirme avoir libéré «plusieurs otages lors de la fouille des environs des rivières Ituri et Asefu», en province de l’Ituri. Parmi ces otages libérés figurent des femmes et des enfants.
D’après le témoignage de mademoiselle Zawadi(nom d’emprunt) ex otage de ce mouvement «terroriste», la revendication principale de «l’ADF est que tout le monde à Beni et Butembo soit musulman».
«Ils nous enseignaient le Coran chaque jour et disaient que pour arrêter de tuer la population il faut qu’il n’y ait plus des ‘cafards’», ajoute-t-elle. Sa sœur restée dans la brousse elle, «aurait continuer de suivre l’enseignement coranique», témoigne-t-elle.
Ces témoignages sont également corroborés par Madame, Adidja( nom d’emprunt), épouse d’un ex otage de 2016 dans la zone de Mayangose à l’Est de la ville de Beni. Celle-ci affirme que son «mari a été libéré suite à son appartenance à la religion musulmane » et de poursuivre que «face à la peur de la vengeance, l’homme vit actuellement en dehors du pays».
Si aucune communication officielle sur les revendications de l’ADF n’a déjà été faite par ce mouvement, des témoignages des ex otages libérés font «état de la volonté d’islamiser la région». Dans une vidéo tournée par les «terroristes» lors de l’attaque du Quartier Mangodomu, en Commune rurale de Mangina en Avril dernier, une transcription en arabe associe directement l’attaque à l’État Islamique. La vidéo a également été publiée par le site mondial du Mouvement.
Actif dans la région de Beni depuis 1986, l’ADF procède au carnage de massage des populations depuis 2013. D’abord dans le secteur de Rwenzori, puis en chefferie de Watalinga en Territoire avant de toucher la ville de Beni. Suite à la pression des forces armées ougandaises et congolaises depuis Novembre 2021, l’activisme du Mouvement terroriste est reporté plus à l’ouest de Beni mais également dans deux territoires de la Province voisine de l’Ituri avec «des noyaux durs…dans la zone de Mandumbi, Mamove, Beu-Manyama…en Territoire de Beni et le long des rivières Ituri et Asefu en Ituri», rapporte les sources militaires.
Benjamin Sivanzire