La révision constitutionnelle, un sujet souvent sensible en République démocratique du Congo, revient sur le devant de la scène. Ce lundi, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a plaidé pour un débat ouvert et inclusif sur le projet de réforme constitutionnelle, au terme d’un entretien avec le président Félix Tshisekedi.
«La révision constitutionnelle est une question prévue dans notre Constitution. L’article 218 en détaille les modalités, notamment les acteurs habilités à initier ce processus : le président, le gouvernement en conseil des ministres, chacune des chambres du Parlement ou encore une pétition signée par 100 000 citoyens », a déclaré V. Kamerhe. Alors où est le péché ? Nous sommes dans la légalité constitutionnelle», a dit Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée nationale.
Qualifiant cette rencontre de «riche et fructueuse», Kamerhe a insisté sur la nécessité d’un débat qui respecte la légalité et intègre toutes les forces politiques et sociales de la nation. Le président Tshisekedi, a-t-il révélé, « envisage de créer une commission multidisciplinaire pour piloter ce processus« .
Cette commission, encore en phase de conception, réunira des membres issus de la majorité, de l’opposition et de la société civile, dans un esprit d’inclusivité.
Cependant, ce projet de réforme divise profondément la classe politique et la société civile. L’UDPS, le parti présidentiel, soutient que des changements sont nécessaires pour répondre aux aspirations du peuple. En revanche, l’opposition, menée par des figures comme Moïse Katumbi et Martin Fayulu, y voit une tentative de manipulation des institutions démocratiques.
Le président de l’Assemblée nationale a appelé au calme et à un dialogue constructif pour dépasser les clivages et mener à bien ce processus.
«Certains préfèrent réfléchir à haute voix, d’autres à voix basse. L’essentiel est de garantir un processus inclusif et respectueux de la légalité constitutionnelle», a-t-il conclu.
La révision constitutionnelle reste un défi majeur pour la RDC. Entre aspirations au changement et craintes de dérives, ce projet pourrait redéfinir les bases démocratiques du pays, à condition que toutes les voix soient entendues.
Barth NGINDU