Dans une RDC où l’insécurité urbaine ronge le quotidien de nombreux citoyens, une nouvelle riposte gouvernementale fait son entrée : l’opération “Ndobo”. Officiellement lancée à Kinshasa par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, cette initiative nationale entend frapper fort contre les Kuluna, ces gangs de jeunes délinquants qui imposent leur loi dans plusieurs provinces du pays.
Réunis dans la salle Virunga de l’Immeuble de la Territoriale, à Kinshasa, les responsables sécuritaires ont dévoilé les contours de cette nouvelle offensive. “Ndobo” n’est pas qu’une simple campagne d’arrestations : elle intègre des audiences foraines en flagrance, organisées sur place pour garantir des sanctions rapides et exemplaires, conformément aux directives du Président Félix Tshisekedi.
Face à la recrudescence de la criminalité urbaine, particulièrement à Kinshasa et dans d’autres grandes villes du pays, le gouvernement adopte une stratégie globale. L’opération “Ndobo” vise non seulement à neutraliser les délinquants en les soumettant à des jugements immédiats, mais aussi à étendre ses actions à l’échelle nationale.
“Cette opération n’est pas un coup isolé : c’est une réponse concertée et durable à un problème qui gangrène notre société depuis trop longtemps”, a affirmé le Vice-Premier ministre.
La méthode ne s’arrête pas à la répression. Elle s’appuie également sur des initiatives complémentaires, comme la formation militaire et professionnelle de jeunes en réinsertion. En mai dernier, 325 jeunes transférés à Kanyama Kasese avaient ainsi bénéficié de programmes de réhabilitation.
“Ndobo” s’inscrit dans la continuité d’opérations précédentes, telles que “Panthère Noire”, qui, en avril 2024, avait permis l’arrestation de plus de 1 000 Kuluna à Kinshasa. Si ces actions ont porté des fruits notables, l’insécurité persiste, nécessitant des efforts renouvelés pour instaurer un climat de sérénité.
Cette nouvelle opération marque également un tournant dans la gestion des affaires criminelles. En organisant des audiences sur le terrain, le gouvernement souhaite rassurer la population sur la volonté d’agir de manière transparente et décisive.
La lutte contre les gangs n’était pas l’unique sujet à l’ordre du jour de cette réunion ministérielle. Une autre problématique majeure : la gestion des embouteillages à Kinshasa, exacerbés par la récente mesure de circulation à sens unique. Si cette initiative visait à fluidifier le trafic, elle a aussi suscité des critiques en raison des désagréments qu’elle a engendrés.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé des ajustements dans l’organisation policière pour mieux gérer les flux de circulation et répondre aux attentes des Kinois.
“Ndobo” symbolise une prise de conscience urgente des défis sécuritaires et sociaux qui fragilisent les villes congolaises. Si les résultats immédiats de cette opération sont attendus avec impatience, l’accent mis sur la réhabilitation et les jugements équitables donne un élan nouveau à la lutte contre les causes profondes de la criminalité urbaine, telles que le chômage et l’exclusion des jeunes.
Barth NGINDU