L’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a comparu ce lundi devant la Cour de cassation, mais cette fois en tant que renseignant. Il s’agit d’un tournant dans le dossier du détournement présumé de fonds publics destinés à la construction de stations de collecte et de distribution d’eau, une affaire qui avait fait grand bruit il y a quelques mois.
Blanchi il y a près de deux mois, Nicolas Kazadi a profité de son passage à la barre pour dénoncer ce qu’il qualifie de campagne de manipulation orchestrée contre lui, notamment par l’Inspection générale des finances (IGF).
«On a démontré que c’était des propos dénués de tout fondement comme s’il n’avait même pas lu le dossier qu’il avait en face de lui. Il parle d’une lettre signée par le fils du prestataire qui est directeur général de la Société et qui l’a signée en tant que tel pour préciser un compte de la société et il dit que c’est suffisant pour prétendre qu’on a payé le fils qui n’a rien avoir avec le contrat», a argumenté Nicolas Kazadi.
Et de poursuivre :
«C’est vraiment une ignorance flagrante. Ce qui est désolant, c’est que ça vient d’un inspecteur des finances, celui qui a fait une déposition lundi dernier. C’est même inquiétant pour le pays. Je ne dis pas que tout le monde est innocent. Mais ce qui s’est passé dans cette affaire a révélé une légèreté qui n’est pas tolérable pour le bien du pays. Je n’ai rien contre les individus. Le pays doit bénéficier d’un organe de contrôle rigoureux qui nous rassure.»
L’ancien ministre de finances a réfuté les allégations selon lesquelles il aurait eu des relations douteuses avec Éliel Kasenga, présenté comme fils du patron de Stever Construct, l’entreprise contractante. Selon Kazadi, Éliel Kasenga est, en réalité, le directeur général de ladite société, habilité à signer des documents contractuels.
Il a également critiqué la légèreté des accusations portées par un inspecteur des finances, estimant que cela révélait une «ignorance flagrante et désolante». Pour Nicolas Kazadi «Le pays mérite un organe de contrôle rigoureux et crédible. Ce qui s’est passé ici montre une légèreté intolérable pour le bien du pays.»
L’ex-argentier de la République a également souligné que ces accusations visaient à le discréditer, malgré, selon lui, ses performances à la tête du ministère des Finances. «Toute cette désinformation avait pour but d’avoir ma tête. Mais aujourd’hui, les mensonges et les calomnies ont volé en éclat.»
Alors que le verdict reste attendu dans cette affaire, Nicolas Kazadi a annoncé qu’il envisageait de porter plainte contre les auteurs des accusations infondées dont il a été la cible.
Barth NGINDU