À Kinshasa, le jeu d’argent est devenu bien plus qu’un loisir. Pour beaucoup, c’est une obsession. Chaque coin de rue, chaque quartier de la capitale Kinshasa, porte aujourd’hui les stigmates d’un phénomène devenu incontrôlable : « les jeux d’argent ». Derrière ces lumières scintillantes, des vies s’effondrent, des familles se déchirent, et une jeunesse s’égare.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, plus d’un milliard de dollars générés chaque année par ce secteur en pleine explosion, mais à peine un million de dollars versé à l’État. Pourquoi un tel écart ? L’absence de régulation stricte a laissé la porte ouverte à 139 opérateurs illégaux identifiés en 2023, menaçant autant les finances publiques que la cohésion sociale.
Face à cette urgence sociale et économique, le gouvernement congolais a lancé une réforme ambitieuse. Un projet de loi, porté par le ministère des Finances, entend poser les bases d’une régulation moderne et efficace.
Parmi les recommandations phares: revoir les régimes de concession, encourager les segments en ligne, et créer un organe de régulation capable de maximiser les recettes pour l’État.
Mais au-delà des chiffres, c’est une bataille humaine que la République Démocratique du Congo doit mener. Addiction, conflits familiaux, santé mentale… Les jeux d’argent ne touchent pas seulement les joueurs, mais aussi leurs familles, leurs communautés. L’enjeu dépasse les recettes fiscales : il s’agit de sauver une génération.
Dans cette lutte pour la régulation des jeux d’argent, la RDC joue gros. Pas seulement pour ses finances, mais pour l’avenir d’un peuple. Protéger les plus vulnérables, restaurer la confiance et offrir des opportunités réelles, voilà le pari que le pays ne peut pas se permettre de perdre.
Barth NGINDU