Dans un rapport publié ce lundi 20 janvier, Amnesty International a fait savoir que plus de 150 tirs d’armes explosives à large rayon d’impact, menés sur des zones densément peuplées, ont fait plus de 100 morts et des centaines de blessés civils dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) entre janvier et juillet 2024.
L’ONG appelle le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda et les Forces armées de la RDC (FARDC) à cesser ces attaques qui constituent « probablement des crimes de guerre ». Amnesty demande aussi une enquête de la Cour pénale internationale.
Selon une enquête menée sur place et corroborée par une soixantaine de témoignages et des dizaines de photos et vidéos, le M23 et l’armée congolaise ont utilisé de manière répétée des roquettes non guidées tirées depuis le sol, explique Amnesty par voie de communiqué. Ces armes sont « imprécises par nature » et « leur utilisation dans des zones habitées présente un risque très élevé de pertes civiles ».
L’ONG estime que ces frappes ont tué plus de 100 civils durant les sept premiers mois de 2024, dont une cinquantaine à la suite de seulement trois attaques menées soit par les FARDC, soit par le M23. Les témoignages confirment des offensives des deux camps, qui ont notamment frappé des dizaines d’enfants.
Les autorités congolaises et les dirigeants du M23 n’ont pas répondu aux conclusions préliminaires de cette enquête, affirme Amnesty.
L’organisation s’inquiète par ailleurs du fait que ces attaques aux armes explosives se poursuivent à la suite de la reprise de violents combats dans la région depuis octobre.
L’ONG appelle les deux parties à « cesser immédiatement de bombarder les civils » et la communauté internationale à « condamner publiquement l’utilisation » de ce type d’armes explosives sur les civils. Amnesty International estime également que la Cour pénale internationale doit « envisager d’enquêter » sur ces attaques « en tant que crimes de guerre ».