La République démocratique du Congo (RDC) vient de remporter une victoire diplomatique majeure. Lors de la 37e session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, tenue ce vendredi à Genève, les 47 États membres ont adopté, par consensus, une résolution ouvrant une enquête sur les graves violations des droits humains perpétrées dans l’est de la RDC par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23.
Sans vote et à l’issue d’intenses négociations diplomatiques, le projet de résolution présenté par la RDC a été adopté, marquant un tournant décisif dans la quête de justice pour les populations meurtries du Kivu. La résolution prévoit la mise en place d’une mission d’établissement des faits ainsi qu’une Commission d’enquête, avec pour mandat de documenter les exactions, de rassembler les preuves et de préserver toutes les informations pertinentes en vue de futures poursuites judiciaires.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a été désigné pour superviser ce travail crucial, garantissant ainsi que la communauté internationale dispose d’une base factuelle solide pour agir contre l’impunité.

L’adoption de cette résolution est une reconnaissance officielle des souffrances endurées par les populations congolaises depuis plusieurs années, victimes d’atrocités imputées aux forces rwandaises et aux groupes armés qu’elles soutiennent. Des villages incendiés, des massacres de civils, des violences sexuelles massives et des déplacements forcés : autant de crimes qui ont été dénoncés à plusieurs reprises par des organisations internationales et la société civile congolaise.
Cette avancée diplomatique offre un espoir aux millions de Congolais affectés par le conflit. Elle ouvre la voie à une responsabilité accrue des auteurs des violations et pose les bases d’une future justice internationale.
Un signal fort pour la justice internationale
En obtenant ce consensus au sein du Conseil des droits de l’homme, la RDC envoie un message clair : les crimes commis sur son territoire ne resteront pas impunis. Cette enquête internationale, qui s’appuiera sur des preuves documentées et des témoignages vérifiés, pourrait à terme conduire à des poursuites judiciaires devant des instances compétentes, telles que la Cour pénale internationale.

Par cette victoire diplomatique, Kinshasa marque un point dans sa lutte pour la reconnaissance des responsabilités dans l’agression qu’elle subit. Il s’agit aussi d’un avertissement aux États et groupes armés qui alimentent l’instabilité dans la région : la communauté internationale ne détournera plus le regard.
L’issue de cette enquête dépendra de la volonté politique des États membres de l’ONU à suivre les recommandations qui en découleront. La RDC, forte de ce succès, devra poursuivre son plaidoyer auprès de la communauté internationale pour s’assurer que les conclusions de cette mission ne restent pas lettre morte.

D’ores et déjà, l’attention se porte sur les prochaines étapes : le déploiement des enquêteurs, la collecte des témoignages et l’établissement d’un rapport détaillé qui pourrait faire date dans la lutte contre l’impunité en Afrique centrale.
La bataille pour la justice ne fait que commencer, mais cette résolution marque un tournant décisif dans l’histoire des droits humains en RDC.
Barth NGINDU