Face à la détérioration alarmante de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis en sommet conjoint ce 8 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie. Coprésidée par le Président kényan William Ruto et le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, cette rencontre de haut niveau a rassemblé plusieurs dirigeants africains et responsables régionaux.
Au cœur des discussions, l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat, la sécurisation de Goma et des zones environnantes, la facilitation de l’aide humanitaire ainsi que la relance des processus diplomatiques en vue d’une solution durable. Les participants ont également insisté sur la nécessité de garantir la souveraineté de la RDC et d’exiger le retrait des forces étrangères non invitées.
Ce sommet illustre la détermination des États membres à œuvrer ensemble pour restaurer la paix et la stabilité dans la région.

Rappelons que lors de l’ouverture de cette réunion de haut niveau, trois interventions majeures ont marqué la cérémonie : celle de la Présidente de la Tanzanie et hôte du sommet, Samia Suluhu Hassan, du Président en exercice de l’EAC, William Ruto, ainsi que du Président en exercice de la SADC, Emerson Mnangagwa.
Dans son allocution, la Présidente Suluhu Hassan a exhorté ses homologues à s’élever au-dessus des intérêts nationaux pour trouver une solution durable à l’insécurité persistante dans l’Est de la RDC. « L’histoire nous jugera durement si nous ne faisons rien », a-t-elle prévenu, appelant à une approche fondée sur des solutions africaines aux problèmes africains.
Le Président de l’EAC, William Ruto, a quant à lui insisté sur l’urgence d’une action concertée. « La situation en RDC est complexe, mais elle peut et doit être résolue », a-t-il déclaré, plaidant pour une approche holistique impliquant la communauté internationale.
De son côté, le Président de la SADC, Emerson Mnangagwa, a rendu hommage aux civils et militaires tombés à Goma, soulignant l’engagement des deux blocs régionaux à préserver les idéaux des pères fondateurs de l’Union Africaine. « La situation en RDC exige une action décisive et courageuse pour faire taire les armes », a-t-il affirmé, appelant à une solidarité inébranlable entre les États membres.
Lors de son intervention attendue au sommet, le Président Tshisekedi devra exposer la position officielle de la RDC et formuler ses exigences face à cette crise. Parmi ses revendications principales figurent :
• Un cessez-le-feu immédiat pour mettre un terme aux violences qui endeuillent la région.
• La condamnation du Rwanda pour son implication dans l’occupation de Goma et d’autres localités congolaises.
• Le retrait immédiat des troupes rwandaises des zones occupées illégalement sur le territoire congolais.
• La réouverture de l’aéroport de Goma afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations affectées.
• La restitution de Goma aux autorités congolaises légitimes, garantissant ainsi l’intégrité territoriale de la RDC.

Une diplomatie offensive pour la RDC
Ce sommet régional intervient dans un contexte où la RDC enchaîne les victoires diplomatiques. La veille, lors d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève et d’une réunion de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) à Malabo, plusieurs États ont officiellement reconnu et condamné l’implication du Rwanda dans l’instabilité à l’Est du pays.
Barth NGINDU