Alors que la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo continue de se détériorer, le gouvernement congolais intensifie ses efforts pour faire face à l’urgence. Ce mardi 18 février 2025, la Première Ministre Judith Suminwa a présidé une réunion stratégique avec la délégation de la Monusco, conduite par Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU.
Cette rencontre, qui a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont le Vice-Premier Ministre chargé de l’Intérieur, le Vice-Ministre de la Défense et celui des Affaires étrangères, avait pour objectif d’évaluer la crise humanitaire provoquée par l’occupation illégale du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par l’armée rwandaise et la rébellion du M23/AFC.
Le constat est sans appel : des millions de Congolais sont aujourd’hui en situation de détresse, contraints de fuir les violences et de survivre dans des camps précaires.
« Il est impératif d’intensifier les efforts pour venir en aide à nos compatriotes, victimes de cette guerre imposée », a souligné Jacquemain Shabani, Vice-Premier Ministre de l’Intérieur.

Parmi les mesures prioritaires discutées lors de cette réunion figure l’ouverture d’un couloir humanitaire sécurisé, une exigence portée par Kinshasa et qui figure également parmi les préoccupations des chefs d’État-major de la sous-région.
Rapatriement des militaires et du personnel politique : une priorité
Autre point sensible abordé : le sort des éléments des FARDC et du personnel politique toujours bloqués dans les locaux de la Monusco à Goma. Kinshasa exige leur rapatriement immédiat, tout en veillant au respect du droit international humanitaire, notamment de la Convention de Vienne.
« Il était question de garantir la prise en charge de ces personnes et de veiller au respect de leurs droits », a précisé le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur.

Au-delà de l’urgence humanitaire, le gouvernement Suminwa reste déterminé à restaurer l’intégrité territoriale du pays. Derrière les directives du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, la Première Ministre affiche une position ferme : il n’est pas question de céder face aux forces qui menacent la souveraineté de la RDC.
« Ce combat est celui de tous les Congolais. Nous devons nous mobiliser pour la paix, pour notre unité et pour un Congo fort », a martelé la cheffe du gouvernement.
Dans cette lutte contre l’occupation et l’exploitation illégale des ressources congolaises, le gouvernement congolais entend poursuivre la pression diplomatique et renforcer la coordination des efforts humanitaires. Mais le temps presse : chaque jour qui passe aggrave la souffrance des populations du Nord et du Sud-Kivu, prises au piège d’une guerre qui n’a que trop duré.
Barth NGINDU