Dans une décision marquante, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, ce vendredi 21 février, une résolution exigeant le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais. Soutenue par la France, cette résolution met en avant le respect de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo (RDC), au moment où les tensions persistent dans la région des Grands Lacs.
« La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. Les forces rwandaises doivent se retirer sans délai du territoire congolais […] », a affirmé Nicolas Rivière, ambassadeur français à l’ONU, lors de la séance du Conseil.
La résolution adoptée par le Conseil de sécurité marque un tournant diplomatique dans la crise sécuritaire qui secoue l’Est du Congo. Depuis plusieurs mois, des rapports de terrain font état d’une présence militaire rwandaise aux côtés des rebelles du M23, exacerbant la situation humanitaire et militaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
L’ONU insiste également sur la nécessité pour l’armée rwandaise et les rebelles du M23 de ne pas entraver les opérations de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).
« La MONUSCO doit pouvoir exercer son mandat au bénéfice des populations civiles, sans entrave à ses actions ni à sa liberté de mouvement », a souligné Nicolas Rivière, en écho aux inquiétudes exprimées par plusieurs membres du Conseil.
La communauté internationale craint que la poursuite des hostilités par le M23 et l’armée rwandaise ne compromette la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
« Le M23 poursuit ses avancées dans le Sud-Kivu au risque de déclencher une guerre régionale. Il est grand temps que le Conseil s’exprime avec clarté pour favoriser une cessation des hostilités », a ajouté le diplomate français.
En plus du retrait des troupes étrangères, la résolution appelle à la reprise des pourparlers diplomatiques de Luanda et de Nairobi, deux cadres essentiels visant à une solution pacifique et durable au conflit. La diplomatie africaine, soutenue par l’Union africaine et les Nations Unies, demeure un levier clé pour éviter une aggravation du conflit et instaurer un dialogue constructif entre les parties prenantes.
Une résolution aux implications majeures
Cette décision du Conseil de sécurité de l’ONU intervient dans un contexte où la RDC multiplie les appels à la communauté internationale pour une prise de position ferme contre l’agression extérieure. Kinshasa accueille favorablement cette résolution, mais reste vigilante quant à son application concrète.
Si la pression diplomatique s’intensifie, la mise en œuvre de cette résolution dépendra largement de la volonté des parties concernées et de l’engagement de la communauté internationale à faire respecter le droit international. Pour l’heure, les regards restent tournés vers Kigali et les prochaines décisions stratégiques qui détermineront l’avenir de la paix dans la région.
Barth NGINDU