La décision de la Chambre de Commerce International , CCI en sigle, de condamner la Société publique congolaise Cominière (donc l’État Congolais), à verser 39,1 millions d’euros à la Société australienne AVZ est, du point de vue analytique, « assez logique », pour n’avoir pas obtempéré aux procedures de la justice, affirme Jean-Pierre Okenda, Analyste Sénior et Directeur de l’Ong « La Sentinelle des Ressources Naturelles ».
« Cette condamnation n’est que le prélude de ce qui va arriver dans ce procès complexe, qui a eu ses débuts à Lubumbashi, à Kalemie, et à Kinshasa, avant que la Chambre de Commerce International ait procédé à cette décision d’arbitrage international », a déclaré Jean-Pierre Okenda, qui s’est par ailleurs interrogé : « que gagne la RDC, que gagne les congolais et que gagne la population de Manono, dans la Province de Tanganyika« .
Et de poursuivre :
« J’ai été à Manono, dans la Province de Manono, au mois de Février, la situation des communautés locales est très difficile. La population vit dans une pauvreté indescriptible« . Pesant sur la balance la décision prise par les autorités congolaises d’approuver la licence de la société australienne AVZ et revenir sur sa décision quelques temps après, l’Analyste Senior et Directeur Exécutif de l’Ong La Sentinelle des Ressources Naturelles, sans langue en poche, déclare : « La décision prise par les autorités n’est profitable qu’à l’élite au pouvoir, et non à l’État Congolais, ni aux congolais en général, ni au peuple de Manono en particulier. Bref, les décideurs ont pris la décision extrêmement en dehors des intérêt des communautés… ».
Sans être prophète de malheur, Jean-Pierre Okenda, dit pressentir l’échec de la Société publique congolaise Cominiere dans ce dossier: » …Je pressens très sincèrement que le Congo( en tant qu’actionnaire de la Cominière) sera perdant. Car, il y a eu politisation dans ce dossier; il y a eu collision d’intérêts dans ce dossier…«
Dans cette interview exclusive accordée à la Rédaction de Surveillance.cd, l’Analyste Sénior et Directeur Exécutif de l’Ong La Sentinelle des Ressources Naturelles, considère cette situation, comme du gâchis en termes de revenus, en termes de retombées pour les communautés, et en termes de la mauvaise réputation de la RDC. Avec un dossier pareil, on renforce l’image négative de la RDC qui ne sait pas protéger les investissements.
« Des pertes en termes d’image de la RDC, en termes de pertes matérielles, où est ce que la Société publique congolaise Cominière, trouvera près de 40 millions d’euros, à verser, pour la société australienne AVZ ? », se demande-t-il.
Cet expert invite à l’élite congolaise qui est au pouvoir, « de prendre des décisions qui privilégient les intérêts du Congo, des Congolais, des Communautés Congolaises, pour la bonne réputation de la RDC ».
Jean KAZADI P. K