La Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat français a auditionné, ce mercredi matin, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, président de la Commission des relations extérieures de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette rencontre, inscrite dans la session ordinaire 2024-2025, témoigne de l’importance accordée aux relations franco-congolaises dans un contexte marqué par des dynamiques géopolitiques complexes en Afrique centrale.
L’audition, qui a débuté à 9 h 30, n’a pas fait l’objet de précisions officielles sur son contenu. Cependant, plusieurs questions d’intérêt majeur pourraient avoir figuré au centre des échanges.
Parmi elles, la coopération sécuritaire entre la RDC et la France, notamment dans la lutte contre l’instabilité persistante à l’Est du Congo, où des groupes armés continuent de semer le chaos. Paris, qui affiche une volonté de renforcer son influence en Afrique dans un contexte de recomposition des alliances internationales, pourrait chercher à repositionner son rôle aux côtés des autorités congolaises.
D’un point de vue économique, la RDC, riche en ressources stratégiques comme le cobalt et le lithium, intéresse vivement les acteurs industriels français, notamment dans le cadre de la transition énergétique mondiale.
À cet égard, l’audition qui a suivi à 10 h 30 de M. Christophe Poinssot, directeur général délégué du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), ne semble pas être une coïncidence. Ce rapprochement laisse présager des discussions autour d’une collaboration renforcée sur l’exploration et l’exploitation des ressources minières congolaises, secteur où la France pourrait vouloir accroître son engagement face à la concurrence chinoise et américaine.
Un signal diplomatique fort
L’audition de Christophe Lutundula au Sénat français est un signal diplomatique fort. En plein réajustement des relations entre l’Afrique et l’Occident, cette initiative pourrait traduire une volonté de Paris de se rapprocher d’un partenaire stratégique comme la RDC, au moment où les influences russes et chinoises se renforcent sur le continent.
Pour Kinshasa, cette opportunité pourrait être exploitée pour redéfinir les termes de la coopération bilatérale avec la France, en mettant en avant la nécessité d’un partenariat plus équilibré et mutuellement bénéfique. Il reste à voir si cette audition débouchera sur des engagements concrets ou s’il ne s’agira que d’un exercice diplomatique sans réelles implications à long terme.
Quoi qu’il en soit, cette rencontre illustre une fois de plus que la RDC est un acteur clé dans les dynamiques internationales, et que son poids géopolitique ne cesse de croître.
Barth NGINDU